La délégation militaire départementale apporte son aide aux Restaurants du Cœur. Des tentes ont été installées autour du centre de distribution de Belfort, afin de proposer un cheminement, à l’extérieur, mais abrité, aux bénéficiaires qui retirent leurs colis alimentaires.
La délégation militaire départementale apporte son aide aux Restaurants du Cœur. Des tentes ont été installées autour du centre de distribution de Belfort, afin de proposer un cheminement, à l’extérieur, mais abrité, aux bénéficiaires qui retirent leurs colis alimentaires.
L’image est peu commune. Un poids lourd Renault GBC, bâché et kaki, stationne sur le parking des Restaurants du Cœur, rue de Londres, à Belfort. C’est un véhicule de l’armée de terre, du 35e régiment d’infanterie de Belfort. Lundi, une dizaine de soldats, affectés à l’opération Résilience, a contribué à installer des tentes tout autour du centre de distribution des Restaurants du Cœur de Belfort et à façonner un parcours de retrait des colis alimentaires.
La crise sanitaire oblige à modifier nos habitudes. Les Restos du Cœur ne font pas exception. Finies les distributions accompagnées dans les locaux de l’association, où les bénéficiaires pouvaient choisir les produits dans chaque catégorie d’aliments. Dorénavant, ils reçoivent des colis alimentaires confectionnés par les bénévoles et distribués à la fenêtre. Les bénéficiaires passent de fenêtre en fenêtre pour récupérer les produits secs, puis les produits laitiers, les produits de bébé et les légumes frais, voire des surgelés, en fonction des dotations et des achats des Restaurants du Cœur. Aujourd’hui, seuls les bénévoles entrent dans les locaux. Les colis sont façonnés en fonction du nombre de personnes dans la famille. « Et tous les colis alimentaires sont équilibrés », insiste Sylvie Feige, responsable départementale des Restos du Cœur et administratrice nationale
L’opération Résilience
Sous l’égide de la délégation militaire départementale, une section d’une trentaine de militaires, issue des Gaillards du 35e régiment d’infanterie, participe à des missions de l’opération Résilience. En dehors de cette aide matérielle aux Restos du Cœur, les soldats sécurisent les lieux de stockage de masques, protègent les distributions dans les pharmacies et sécurisent les « sites sensibles », comme les entreprises de fabrication de gel hydroalcoolique.
"Peur"
Les militaires ont organisé le flux de réception des colis alimentaires autour du bâtiment avec des barrières. Ils ont planté des tentes, pour un total de 40 mètres linéaires, pour permettre aux bénéficiaires de cheminer et de patienter, même par mauvais temps. Les Restos du Cœur envisagent déjà de conserver ce dispositif jusqu’au mois de novembre et le début de la campagne d’hiver. Une convention a été signée entre la délégation militaire départementale et les Restos du Cœur.
Lors de la campagne d’été, ce sont normalement près de 700 familles qui peuvent bénéficier de l’aide des Restos du cœur indique Sylvie Feige. Aujourd’hui, seulement 300 familles sollicitent un colis à l’occasion des deux distributions hebdomadaires s’étonne Sylvie Feige. « On ne sait pas comment font les autres », confie-t-elle. « Nous avons appelé toutes les familles », assure la bénévole. Certaines familles ne viennent pas car elles ont “peur du virus » rapporte Sylvie Feige. La semaine prochaine, l’association va envoyer des SMS à tous ses bénéficiaires pour leur dire de venir.
"Il va y avoir de la casse sociale"
Si tous les potentiels bénéficiaires des Restaurants du Cœur ne viennent pas aux collectes, l’association accueille pourtant de nouveaux profils. Des gens au chômage depuis le 15 mars. Des étudiants. Les Restaurants du cœur accueillent par une exemple une dame qui gardait des enfants. Elle n’en a plus depuis le début du confinement. Elle n’était jamais venue. Mais elle n’a pas le choix. « Ce n’est pas simple de passer la porte la première fois », relève Sylvie Feige. Puis de craindre : « Il y aura de la casse sociale. » Si les gens sont dans le besoin, ils peuvent venir le mardi et le jeudi, de 14 h à 16 h 30, pour envisager une inscription. Inscription ou non, on repart forcément avec un colis de secours.
Chaque année, les Restaurants du Cœur du Territoire de Belfort distribuent 280 000 repas pour 4 000 personnes. Ce sont près de 700 familles qui sont bénéficiaires lors de la campagne d’été et 1 200 lors de la campagne d’hiver. Deux collectes hebdomadaires sont assurées l’été et trois l’hiver.
Quelques chiffres
- Personnes seules : 35 %
- Familles monoparentales : 30 à 35 %
- Jeunes : 15 %, en augmentation
- Familles : 15 à 20 %
Les Restos du Cœur accueillent aussi de nouveaux bénévoles. L’association refuse que les plus de 70 ans et ceux ayant des pathologies prennent le risque de sortir. « Nous avons perdu 80 % des bénévoles. » Mais la solidarité a fait son effet. De nouveaux viennent, notamment depuis la plateforme de la réserve civique. « On a plus de bénévoles sur la plateforme que de capacité en bénévolat », apprécie le préfet du Territoire de Belfort, David Philot, impressionné par cet élan de solidarité.
- Site Web : http://www.restosducoeur90.fr/
Des aides pour les plus démunis
Le préfet du Territoire de Belfort, David Philot, a visité ce lundi ce dispositif associant Restos du Cœur et délégation militaire départementale. Il rappelle que 124 personnes du Territoire de Belfort bénéficient de chèques quotidiens de 7 euros, souvent sous la forme de colis alimentaires. Ce sont les chèques services. Il rappelle également que des aides exceptionnelles seront versées par la caisse d’allocations familiales (Caf) : de 150 euors pour les foyers allocataires du revenu de solidarité active (RSA) ou de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), auxquels s’ajoutent 100 euros par enfant à charge ; 100 euros par enfant à charge pour les familles bénéficiaires des aides personnalisées au logement (APL) qui ne touchent ni RSA ni l’ASS. 32 familles du Territoire de Belfort ont reçu une aide d’urgence. Le total s’élève à6 770 euros. Cela concerne des familles ayant des difficultés financières en lien avec la crise sanitaire. De nombreuses places d’hébergement d’urgence, avec l’Armée du Salut, ont également été confirmées.