Clara Janssen
80 élèves de 5e se rendront à Paris pour assister aux Jeux Paralympiques. Cette initiative est celle de leur directeur, Christophe Boulat. Le collège de Châteaudun à Belfort est le seul de Franche-Comté à faire vivre cette expérience unique à des élèves. Parmi eux, plusieurs viennent du centre ressources de l’Adapei (le Crea) ainsi que de classes Ulis, qui ont pour but d’accompagner des enfants et des adolescents porteurs de handicap.
Durant leur voyage, du 4 au 6 septembre, ils vont assister à du basket-fauteuil ainsi que du cécifoot, un handisport pratiqué par des athlètes malvoyants. L’objectif après ces Jeux paralympiques est d’aller visiter le musée olympique de Lausanne.
Les élèves ont pris connaissance de ce voyage l’année dernière. Cette année de 5e est une année de préparation autant pour l’établissement que pour les élèves. « Il n’y a pas beaucoup de gens qui ont la chance de vivre ça ! » se réjouit une élève. Pour les accompagner, des professeurs, des parents et des éducateurs seront présents, notamment pour les élèves en situation de handicap.
Echange avec une joueuse paralympique
Pour en apprendre plus sur le handisport, l’établissement a réussi à contacter Claire Supiot, nageuse paralympique. Une enseignante de l’établissement connaît son frère et entraîneur, Marc Supiot, ce qui a facilité la rencontre entre l’athlète et les collégiens de Châteaudun. Cette nageuse paralympique est la première athlète française à participer aux Jeux olympiques et paralympiques suite à son diagnostic tardif de la maladie de Charcot-Marie-Tooth. Une maladie neurologique héréditaire qui entraîne une paralysie progressive des jambes et des mains.
Cette sportive de haut niveau a accepté cet entretien car pour elle « il y a vraiment un plan d’action, l’idée elle était là.» Transmettre son héritage est sa manière d’aborder ce moment entre elle et les collégiens. Le 11 janvier, deux groupes d’élèves ont eu la possibilité de poser toutes les questions qu’ils pouvaient avoir. Elle affirme que cet échange doit être sans tabou car « cela fait évoluer les mentalités », assure t-elle. C’est un moment convivial qui poussent les élèves à parler sans crainte. « Avez-vous un garde du corps ? »demande l’un d’entre eux. Elle répond : « Vous n’avez pas vu la taille de mes enfants, j’en ai trois », ironise-t-elle.
Une fierté collective
Cet échange est un moyen pour Claire Supiot de faire passer des messages qui sont importants pour elle. «Il faut voir d’abord les personnes avant de voir le handicap.» Elle poursuit : « Il ne faut pas comparer les athlètes valides et handicapés, il faut vivre ensemble.» Elle conseille : « Tout est possible, à n’importe quel âge si on s’en donne les moyens. Vous êtes l’avenir de demain.»
Pour Christophe Boulat, directeur de l’établissement, ce serait « un aboutissement » de pouvoir voir Claire Supiot aux Jeux Paralympiques si elle est qualifiée. D’autant plus que la nageuse paralympique annonce : « Après septembre 2024, j’ai décidé d’arrêter le sport de haut niveau.» Le sous-préfet du Territoire de Belfort, Renaud Nury, était présent et a tenu à remercier la présence de cette athlète : « Je vous remercie d’avoir participé à cette initiative, cela fait avancer les idées. » Les élèves qui participent au voyage sont ravis. « Je trouve que c’est génial, on découvre plein de gens et des disciplines qu’on ne connaissait pas », se réjouit l’une d’entre elles.