Khaled Nikzad
Si vous êtes déjà passé au centre ville de Belfort, vous avez sûrement vu cet homme ou entendu sa guitare. Car il a passé une partie de sa vie à jouer de la guitare dans la rue. Gilles Monnier a 62 ans, il habite à Belfort, aux Résidences, entouré d’amis afghans. Mais il passe la plupart de son temps dans les rues, vêtu d’un bonnet sur la tête, de ses bagues en argent aux doigts et de sa veste kaki.
Par tous les temps, il est dehors pour jouer et chanter. Du rock, du blues, du jazz. Son objectif : réunir tout le monde autour de la musique. « Mon objectif principal est de partager ma musique avec les autres. » Dans ses chansons, il parle de l’amour, de la vie et des autres défis du quotidien, accompagné de sa guitare. À Belfort, il est l’un des seuls à jouer de la musique dehors. Il fait partie du paysage.
Derrière sa carapace, l’homme de 62 ans a eu une vie difficile qui l’a poussé à rester dans la rue. Il a une fille de 36 ans à Perpignan, qu’il adore. « C’est ma fille. Mais je n’ai rien d’autre. Ma femme est décédée. Elle a fait une bêtise il y a dix-sept ans », raconte-t-il avec beaucoup d’émotions dans la voix. Il marque une pause. Depuis, il ne travaille plus. « J’ai le RSA, 500 euros par mois pour vivre, c’est tout. Sans la guitare, je ne m’en sors plus. Il n’y a pas le choix que de faire de la guitare dans la rue. »
« Avant, on faisait 30 à 50 euros par jours, de quoi manger, acheter des cigarettes. Maintenant c’est 2 ou 3 euros par jour. […] Et puis… aujourd’hui, tout le monde fait la gueule. Je demande juste un sourire, parfois, mais même ça je ne l’ai pas », tempête-t-il. Il reprend sa guitare après nous avoir parlé, et recommence à jouer, comme tous les autres jours.