Reprendre confiance en soi, en sa capacité à surprendre, créer, émouvoir. Amaelles, collectif d’aide et soins à la personne, a créé un projet artistique avec l’école d’art Gérard Jacot à Belfort, destiné aux seniors. Un projet photographique, mêlant graphisme et dessin. Un groupe d’une douzaine de personnes âgées sera accueilli pour construire un projet sur le thème ambitieux « Je rêvais, je rêve et je rêverai », financé par le conseil départemental du Territoire de Belfort. Une dizaine d’ateliers se dérouleront entre janvier et avril, avec des artistes enseignants qui accompagneront les seniors, dont notamment Martine Locatelli, artiste intervenante. Le but : « Donner vie à l’imaginaire en repoussant les limites de la photographie ». Angélique Pichon, chargée des publics à l’école d’art Gérard-Jacot explique que la photographie sera « un médium ». Un médium qui plaît généralement, car il est le symbole des souvenirs. Les seniors prendront leurs propres photos, y ajouteront du dessin, du graphisme s’ils le souhaitent, accompagnés d’élèves plus jeunes et d’artistes. Ce sera « un travail sur la mémoire », sur leurs rêves, « une rétrospective de ce qu’ils ont pu accomplir et de ce qu’ils n’ont pas pu faire en s’exprimant à travers l’art », complète Aline Dougoud , chargée de développement prévention chez Amaelles. « Cela leur permettra de laisser une trace, d’être fiers d’eux devant leur famille », détaille-t-elle. À la fin, une exposition sera organisée. « On veut leur prouver qu’ils peuvent encore faire beaucoup de choses, qu’ils peuvent émouvoir, transmettre, surprendre. »
Une réunion d’information sera organisée le 14 décembre à l’école d’art. L’atelier est ouvert à toute personne de plus de 60 ans résidant dans le Territoire de Belfort. Aucune compétence n’est requise. La pré-requis: avoir envie et s’engager dans la durée. Amaelles encourage tous types de public à pousser la porte, pour « créer de la rencontre et mixer les milieux sociaux ».
Un projet par année
Depuis cinq ans, Amaelles crée un projet artistique par année. L’an dernier, cinq personnes centenaires ont pu conter leurs histoires de vie dans un livre qui leur a été remis (lire ici). Une troupe de théâtre avait aussi été formée avant le Covid et une chorale intergénérationnelle continue de vivre depuis la création du projet, il y a quelques années. Philippe Weber, directeur général d’Amaelles explique que toutes ces activités ont pour but de « travailler sur l’isolement » en créant du lien. Ces projets ont toujours la vocation de permettre aux personnes âgées d’échanger entre elles, mais aussi de rencontrer un public plus jeune.