Plusieurs communes du Territoire de Belfort sont des zones blanches, des zones où le réseau ne passe pas. Lorsque les opérateurs font des travaux, ou lorsque des câbles sont arrachés, les habitants n’ont plus aucun moyen pour communiquer. Témoignage avec Eric Oternaud, conseiller régional et municipal de Grosmagny.
Plusieurs communes du Territoire de Belfort sont des zones blanches, des zones où le réseau ne passe pas. Lorsque les opérateurs font des travaux, ou lorsque des câbles sont arrachés, les habitants n’ont plus aucun moyen pour communiquer. Témoignage avec Éric Oternaud, conseiller régional et municipal à Grosmagny, membre d’Europe-Écologie Les Verts (EELV).
Une cure sans réseau, ni internet pour déconnecter, c’est désormais possible à Grosmagny ! Grâce aux zones blanches et l’arrachage des branchements fibres, le réseau a disparu à de nombreux endroits, coupant certains habitants de tout moyen de communication. Depuis plus d’un mois, Éric Oternaud, conseiller régional et municipal de Grosmagny, encarté à Europe Écologie Les verts (EELV), doit travailler dans son van, depuis le parking d’Intermarché de Giromagny, pour avoir une connexion Internet et du réseau. Comme de nombreux habitants de Grosmagny, Eloie, Valdoie ou encore Bourg-sous-Châtelet, il réside dans une zone blanche. Zone où le réseau ne passe pas. Ces habitants sont tributaires d’Orange, qui leur permet d’être raccordés au réseau.
Problème à Grosmagny : les habitants subissent des arrachages sauvages. Depuis le déploiement de la fibre, plus fragile, en ce début d’année, le problème s’est renforcé. Éric Oternaud expose : « À Grosmagny, une borne centrale se situe derrière la mairie. À l’intérieur de celle-ci, tous les clients sont répertoriés par Orange et raccordés au réseau. Lorsqu’un client choisit un autre opérateur, c’est à Orange de venir faire les manipulations sur cette borne pour faire le changement. » Il poursuit : « Or, ils sont souvent lents. Les techniciens d’autres opérateurs, notamment des sous-traitants de Free, viennent donc le faire eux-mêmes. Ce qui n’est pas autorisé. Comme ils n’ont pas les plans exacts, ils arrachent au passage les fils d’autres clients d’Orange. » Résultat : les habitants concernés par des zones blanches, seulement connectés par Orange, se retrouvent sans aucun réseau. « Je les ai surpris en train de tirer sur la fibre : j’ai eu une altercation avec un sous-traitant de Free. Le problème, c’est que si ma femme ou moi avons un malaise, je dois monter jusqu’en haut du village à pied pour trouver du réseau », raconte Éric Oternaud.
Pas de retour du réseau avant le 7 mars
En tout, le conseiller régional a déjà dû faire intervenir six fois Orange pour ce problème. Cette fois, cela fait plus d’un mois qu’il attend qu’un technicien intervienne. « On m’annonce des travaux à partir du 21 mars. » Finalement, après nos échanges ce vendredi 4 mars, un nouveau rendez-vous lui a été attribué le lundi 7 mars. En attendant, depuis début février, qu’il pleuve, neige ou vente, il travaille dans son van. « Au conseil régional, nous faisons beaucoup de télétravail, d’où le problème. Après, je ne suis pas le plus à plaindre », plaisante-t-il. Avant de citer le cas des personnes âgées. « Pour eux, c’est bien plus compliqué. » Car pour faire remonter de tels problèmes, il faut contacter l’autorité de régulation des communications électroniques (Arcep), puis le médiateur des communications électroniques si le problème ne se règle pas après deux mois. « Pour une personne âgée, toutes ses démarches sont très complexes. Cela ne devrait pas arriver. Ils se retrouvent coupés de tout moyen de communication. »
Pour tenter de résoudre le problème durablement, le conseiller a de son côté déposé une plainte à l’Arcep, ainsi qu’interpellé le préfet du Territoire de Belfort. Il s’est entretenu avec Free, a adressé une lettre de mise en demeure au médiateur des communications électroniques, mais rien n’y fait. « Au téléphone, lorsque j’ai réussi à avoir Orange et Free, aucun des deux n’ont démenti les pratiques d’arrachages qui se pratiquent. Personne n’avait l’air étonné.» L’attaché de presse régional d’Orange, contacté par mail, expose que « les différents acteurs sur le Territoire de Belfort n’ont pas d’information à ce sujet ». L’opérateur Free, de son côté, n’a pas répondu à nos sollicitations.