Améliorer le bien-être. Susciter l’envie de jouer à plusieurs, de voyager et faire du sport grâce à des outils innovants.
Améliorer le bien-être. Susciter l’envie de jouer à plusieurs, de voyager et faire du sport grâce à des outils innovants. C’est le défi que s’est lancé la fondation Arc-en-Ciel. Pour ses trois Ehpad, à Montbéliard, Beaucourt et Rougemont-le-Château, elle a investi plus de 900 000 euros.
Dans la résidence Surleau, à Montbéliard, des rires retentissent autour d’une table. Trois résidents sont en train de s’amuser sur la “tovertafel”. A l’aide d’un vidéo-projecteur, ils peuvent jouer sur des tables ou directement au sol au foot, à des jeux de rapidité ou encore à des jeux de réflexion. Mobilisation de jambes, ou des bras, tout est possible. Les activités sont adaptables et permettent aux résidents de s’amuser ensemble. En tout, six équipements de ce type ont été installés dans les trois Ehpad de la fondation.
Un peu plus loin, les résidents partent pour Venise. D’autres prendront la destination de Strasbourg ou de Besançon, avec le Motomed. Il y a l’embarras du choix, avec 500 destinations possibles. Clément, professeur de sport adapté, explique : « C’est un équipement un peu comme un vélo, où l’on pédale. En même temps, sur l’écran juste en face, défile un circuit de la ville choisie défile. La vitesse du circuit dépend du pédalage.» A l’aide de boutons, le résident peut choisir d’aller à droite, ou à gauche. Le plus, c’est que les résidents peuvent faire les exercices depuis une chaise ou un fauteuil roulant, ce qui permet de rendre la machine utilisable par un grand nombre de résidents. « L’application est sympathique pour les résidents qui connaissent déjà certaines villes et qui ont envie de se remémorer des souvenirs. Par ce biais, ils peuvent pratiquer une activité sportive », détaille Clément.
Tout à côté, encore,un lit, entourage bois, est en train de se transformer en fauteuil tout confort. « Tous les lits des trois Ehpad à Montbéliard, Beaucourt et Rougemont-le-Château sont en train d’être changés au profit d’un nouveau modèle qui permet le basculement en mode fauteuil, avec des barrières adaptables. Et qui font beaucoup moins hôpital ! On dirait des lits d’hôtel », explique Lucile Guillon, directrice de l’Ehpad Surleau. En tout, ce sont 403 lits qui vont être remplacés sur les trois sites.
Redorer l’image des Ehpad
Ces quelques exemples sont là pour montrer une autre image des Ehpad et mettre en exergue le soin porté aux résidents et aux soignants. . « Chaque détail a été pensé pour faciliter la tâche des soignants, et améliorer les conditions des résidents », évoque la directrice. Les lits, par exemple, ont été pensés pour être plus pratiques lors des soins, des déplacements, pour faciliter les tâches. « Tout cela participe aussi à un accompagnement psychologique non médicamenteux », raconte Lucie Guillon. « Pour permettre à nos résidents de re-découvrir le monde avec le Motomed, pour qu’ils puissent s’ouvrir aux autres et à leur famille lors des jeux…», détaille-t-elle.
La maire de Montbéliard, Marie-Noëlle Biguinet, s’est dite rassurée et heureuse de voir le fonctionnement de la fondation. « Avec le mouvement d’Ehpad-bashing (en référence à Orpéa), il est important de rassurer et de montrer que l’on prend encore soin de nos aînés », explique-t-elle. Des propos validés par Denis Sommer, député dans la 3e circonscription du Doubs : « Nous avons besoin de réfléchir à toutes les questions autour de nos Ehpad. Nous avons besoin de revaloriser l’image également.» Agnès Hochart, délégué territoriale de l’agence régionale de santé, qui a participé à subventionner les différents équipements, s’est aussi réjouie quant aux investissements. « Pour l’ARS, cela nous permet de mettre du concret derrière les chiffres. Cela redonne le moral, les financements faits pour les structures ne sont pas vains et apportent quelque chose aux résidents.» Prochaine étape, l’achat de fauteuil berçant, conçu pour éviter les chutes, améliorer l’équilibre et surtout, permettre de se détendre, « notamment avant le moment du coucher qui peut être particulièrement angoissant », explique l’une des intervenantes.