Le préfet du Territoire de Belfort, Alain Charrier, et le sous-préfet Maxime Gutzwiller, plus particulièrement en charge de la sécurité, ont dressé un bilan à neuf mois du Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien.
« Il n'y a plus de points de deal visibles »
La doctrine en matière de drogues a changé à l’échelon national. Pendant longtemps, les forces de l’ordre cherchaient à remonter jusqu’aux têtes de réseau, en surveillant les trafiquants identifiés. Aujourd’hui, l’idée est de mettre la pression à la fois sur les consommateurs et les vendeurs. « Il s’agit de perturber autant que faire se peut la consommation, explique Maxime Gutzwiller. Et de provoquer une prise de conscience de la part des consommateurs que l’argent qu’ils donnent permet d’alimenter des réseaux criminels dangereux ».
Les initiatives prises par les forces de l’ordre se traduisent par une hausse de 40 % en neuf mois des amendes forfaitaires pour stupéfiants, avec 350 amendes dressées depuis janvier. « Il n’y a plus de points de deal visibles, à ciel ouvert », se réjouit le préfet, tout en soulignant que pour autant le trafic de drogue n’a pas disparu. Ainsi, le nombre de mises en cause pour trafic de stupéfiants a augmenté de 15 % depuis janvier, et le nombre de mises en cause pour consommation, de 30 %.
Les violences en hausse
Aux yeux du préfet, c’est le signe d’un climat social dégradé et de tensions qui rapprochent le Territoire de Belfort de la situation d’un milieu urbain riche de 100 000 habitants : les menaces et violences (AVIP, pour « atteintes volontaires à l’intégrité physique », dans le jargon administratif) sont importantes dans le Territoire de Belfort. En 2025, on compte 9,54 faits de violences pour 1000 habitants dans le Territoire de Belfort, au-dessus de la moyenne nationale qui se situe à 8,7 pour 1000. On compte ainsi 1630 victimes de violences, et dans 40 % des cas, il s’agit de violences intra-familiales (VIF), soit 632 victimes. 79 % de ces victimes de violences au sein de la famille sont des femmes. « Des chiffres élevés, constants et lourds », souligne le préfet, qui salue parallèlement le travail effectué par des associations d’aides aux femmes telles que Solidarité Femmes et le CIDFF : « On subventionne beaucoup, mais c’est efficace », se réjouit-il. Et de citer en exemple le dispositif Couloir de la violence amoureuse, présenté aux lycéens et désormais aux collégiens (lire notre article ici ). Il se félicite également des deux postes co-financés avec le Département du Territoire de Belfort, l’un au commissariat, l’autre à la gendarmerie, qui permettent un accueil spécifique des femmes victimes de violences.
Les violences urbaines sont quant à elles peu nombreuses : il s’agit plus de postures individuelles de refus d’obtempérer ou de refus de l’autorité. Le préfet salue au passage la saisie d’une quinzaine de véhicules à l’occasion de rodéos cet été.
Cambriolages : fermez vos portes !
Le chiffre global des « vols par effraction » (donc des cambriolages) pourrait rendre optimiste : ils sont en baisse de 10 %. Mais cette baisse concerne les entreprises, les commerces et les lieux annexes comme les cabanons ou les garages. En revanche, les cambriolages dans les maisons (résidences principales ou secondaires) augmentent de 30 % sur les neuf premiers mois de l’année, avec 175 faits constatés. « Ce sont souvent des cambriolages d’opportunité », indique Maxime Gutzwiller. Autrement dit, une porte d’entrée non fermée à clef qui laisse l’opportunité de rentrer dans une maison, et de s’emparer du trousseau de clef et du portefeuille qui trainent sur un meuble. Sur les 175 faits constatés, 28 cambriolages relèvent d’une seule bande qui a sévi en début d’année.
 
											 
															 
															 
															