Le maire de Belfort annonce une baisse de la population entre 2016 et 2017, mais se montre serein. Il estime qu’elle est liée à la destruction d’immeubles aux Glacis et aux Résidences et parie sur une inversion de la courbe d’ici trois ans.
Il s’attend à une polémique sur le sujet, mais Damien Meslot affiche un calme olympien. Ce vendredi 27 décembre, il a dévoilé le chiffre de la population légale de Belfort en 2017 : 48423 habitants, soit une baisse de 3% par rapport à 2016. Une évolution à laquelle il s’attendait, car le mode de calcul, lissé sur cinq ans jusqu’à cette année 2019, inclut désormais les départs liés aux destructions d’immeubles aux Résidences et aux Glacis. Ce sont d’ailleurs les deux quartiers où la population baisse à Belfort. « 900 logements ont été supprimés dans ces quartiers depuis 2006 ; cela commence à se ressentir sur le nombre d’habitants », constate le maire. Il souligne que ce phénomène s’est déjà produit avec la destruction de « la Locomotive » aux Résidences.
Autre tendance que souligne Damien Meslot : la baisse du nombre d’occupants par logement, qui passe de 1,732 à 1,686. Selon le maire, on assiste à un départ des familles hors de Belfort, alors que les retraités ont tendance à y revenir. Les premières cherchent des maisons quelles ne trouvent pas à Belfort ; les autres des appartements plus en phase avec l’évolution de leur degré d’autonomie.
Ce phénomène est perceptible également à travers une baisse du solde naturel (le rapport entre les décès et les naissances) qui passe de 0,8 à 0,6.
Ainsi, des villes comme Offemont, Bessoncourt, Argiésans, Dorans, Urcerey ou Phaffans connaissent une hausse de population de plus de 2%.
"On a raison de construire des logements"
« On a raison de construire des logements », affirme le maire, pour répondre à cette demande d’appartements des retraités. Quant aux attentes des jeunes familles, il avoue devoir faire face à un manque de terrains pour construire des maisons. Il évoque des réalisations à la Miotte, des projets près de stade Serzian, au Parc à Ballons ou une prochaine tranche du nouveau quartier de l’hôpital dédiée à la construction de pavillons. « Mais aujourd’hui, nous n’avons pas la possibilité de construire 500 maisons », déplore-t-il.
Néanmoins, Damien Meslot estime que la population repartira à la hausse d’ici trois ans, le temps que les programmes de constructions en cours arrivent à terme, comme l’hôpital, fin 2020 – début 2021.
Autre piste : la rénovation d’immeubles. Le Grand Belfort a mis en place un programme d’aides aux investisseurs, sous réserve qu’ils proposent ensuite à la location les logements rénovés à des prix modérés. Et dix-sept immeubles du quartier Jean-Jaurès ont fait l’objet d’une mise en demeure de rénovation pour cause de vétusté ou d’insalubrité, sous peine d’expropriation.
En attendant ce retour à une croissance de la population, Belfort pourrait perdre environ 300 enfants scolarisés d’ici trois ans. Et si l’effet de seuil des 50 000 habitants pour les dotations de l’État n’est plus aussi fort qu’autrefois, Damien Meslot pointe plutôt l’impact négatif sur les recettes de la taxe d’habitation.
« Le choix de détruire des logements implique de prendre en compte le temps de reconstruction », insiste-t-il. Rendez-vous dans trois ans.