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4 choses que vous ignorez sur les pompiers de Belfort qui fêtent leurs 200 ans

Les pompiers de Belfort lutte contre un incendie à Lepuix, le 3 juillet 2024.
Les pompiers de Belfort lutte contre un incendie à Lepuix, le 3 juillet 2024. | ©Sdis 90 – Olivier Rognon

À l’occasion de la journée nationale des sapeurs-pompiers, ce samedi 28 juin, les soldats du feu de Belfort célèbrent leurs 200 ans d’existence. L’occasion de revenir sur quatre particularités des pompiers de Belfort. Premier opus d’une série de trois articles, dédiée à cet anniversaire.

Un drame à l’origine du corps

Le 20 septembre 1824, un incendie se déclare dans une habitation de Belfort, rappelle Jean-Christophe Tamborini, directeur adjoint des archives départementales du Territoire de Belfort, dans un article historique écrit dans la revue du conseil départemental Vivre le territoire. « Pour l’éteindre et éviter la propagation aux maisons voisines », les autorités municipales sollicitent les soldats de la garnison, car la municipalité ne dispose pas de pompiers bénévoles. Le 25 septembre, le conseil municipal se réunit alors pour créer une compagnie de pompiers municipaux. Ce sera chose faite, à l’occasion d’une délibération du conseil municipal, le 15 mars 1825, qui valide le règlement de ce corps. Le premier dépôt est installé dans l’ancien bûcher de l’hôtel de ville. En 1919, après la première Guerre mondiale, le conseil municipal crée un poste permanent, jour et nuit. « Un pas vers la professionnalisation », indique Jean-Christophe Tamborini. En 1932, la compagnie compte 80 hommes: 13 professionnels et 67 volontaires. « Depuis 200 ans, il y a des Terrifortains au service des autres, professionnels ou volontaires », relève le lieutenant de sapeurs-pompiers Frédéric Tassetti, président de l’union départementale des sapeurs-pompiers du Territoire de Belfort, volontaire depuis 31 ans ; il a débuté à 16 ans. « L’histoire des pompiers de Belfort est très étoffée », salue l’adjudant-chef Frédéric Parent, président de l’amicale des sapeurs-pompiers de l’agglomération belfortaine et sapeur-pompier professionnel à Belfort-Sud ; ce réseau associatif regroupe les pompiers, les anciens ou encore les jeunes sapeurs-pompiers, « pour créer du lien », relève-t-il, notamment avec la population, à l’image de l’événement organisé le 14 juin, place de la Révolution, pour célébrer le bicentenaire du corps.

Présent lors des conflits

Pendant la guerre de 1870-1871, Belfort subit un siège des troupes prussiennes pendant 103 jours, du 4 novembre 1870 au 13 février 1871. La ville est défendue par le colonel Denfert-Rochereau. « Le rôle des pompiers y est extrêmement important pour éviter que les débuts d’incendie déclenchés par les bombardements prussiens ne se propagent dans toute la ville, écrit Jean-Christophe Tamborini. Des piquets de garde sont installés en vieille ville et sur les tours de l’église Saint-Christophe pour surveiller le départ de feux. » Des incendies destructeurs auront quand même lieu. Le capitaine de la compagnie sera promu chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur. « Reconnaissant la valeur et le courage des sapeurs-pompiers belfortains, le colonel Denfert-Rochereau a décidé que le corps de Belfort serait considéré comme faisant partie de l’armée et que son drapeau aurait droit aux honneurs militaires, indique le service départemental d’incendie et de secours du Territoire de Belfort (Sdis 90). Ce drapeau fut remis au Corps des sapeurs-pompiers de Belfort en 1873, par le Maréchal de Mac-Mahon, président de la République. »

Pendant la Grande Guerre, le corps fait face aux attaques aériennes, alors que le front à quelques dizaines de kilomètres. On recence, selon Jean-Christophe Tamborini, 41 impacts d’obus de gros calibres et 600 points de chute de bombes aériennes. Pour sa conduite exemplaire, le corps a fait l’objet d’une lettre de félicitations du ministre de la Guerre. En plus de faits de résistance (lire ci-dessous), le corps s’illustre également lors de la seconde Guerre mondiale, notamment en mai, juillet et août 1944, alors que Belfort subit des bombardements alliés. « Reconnaissant de l’aide apportée à la Première Armée française, le Général de Lattre de Tassigny a décidé que le corps des sapeurs-pompiers de Belfort serait considéré comme ayant fait partie de la Première Armée française et aurait droit au port de l’insigne « Rhin et Danube » », précise le Sdis 90. « À chaque moment historique, les sapeurs-pompiers de Belfort se sont engagés plus que la base de leur action le demandait », souligne le lieutenant Tassetti, rappelant des actions individuelles (résistance) ou collectives. « Le corps des sapeurs-pompiers s’est toujours distingué par son courage et son dévouement, aux prix de la mort de certains de nos collègues », observe le capitaine Olivier Vasseur, chef des unités opérationnelles de l’agglomération de Belfort. « Ces honneurs militaires » résonnent toujours aujourd’hui, confie Frédéric Parent.

Décoré de la médaille de la Résistance

Le caporal Alois Martin est fusillé à Besançon le 26 février 1944. Le 1er septembre, le lieutenant Deshaie est arrêté et meurt en déportation. Encore en septembre, c’est l’arrestation et la mort en déportation du capitaine Perriguey. Le 14 octobre, le caporal Georges Blind est arrêté. Il est victime d’un simulacre d’exécution, dans les fossés de la citadelle ; il sera connu plus tard comme « le fusillé souriant » avant que l’on reconnaisse qui il est et le lieu de cette mise en scène. Il décède le 1er décembre 1944 en déportation. Tous ces hommes sont arrêtés pour des faits de résistance. Dès 1940, des pompiers mettent en place un début de résistance. Pour ces actes héroïques, le corps est cité à l’ordre de la Nation et se voit attribuer la médaille pour actes de courage et dévouement par le général De Gaulle. Le 26 juillet 1946, le drapeau est décoré de la médaille de la Résistance par Edmond Michelet, ministre de la Guerre. C’est le seul corps de sapeurs-pompiers à en être décoré en France, indique le Sdis 90. « C’est important que la population puisse connaître et reconnaître cette implication aujourd’hui », estime le président de l’union départementale.

Le monument aux morts des pompiers de Belfort, morts pour la France ou victimes du devoir, au square du Souvenir. | ©Le Trois – Thibault Quartier
Le monument aux morts des pompiers de Belfort, morts pour la France ou victimes du devoir, au square du Souvenir. | ©Le Trois – Thibault Quartier

Des pompiers très rapides

En 2024, le délai moyen d’intervention des pompiers de Belfort est de 11 minutes et 20 secondes, soit le temps entre l’appel et l’arrivée sur les lieux des secours. Un temps extrêmement rapide. À l’échelle française, la moyenne est de 14 minutes et 48 secondes, ce qui place le département dans le haut du classement. Les unités militaires de Paris (Brigade des sapeurs-pompiers de Paris) et de Marseille (bataillon des marins-pompiers de Marseille) dominent ce classement avec des délais de l’ordre de 8 minutes.

Le Territoire de Belfort est défendu par 10 centres de secours, « judicieusement répartis », observe le capitaine Olivier Vasseur. Le maillage territorial est dense. « Là où nous gagnons beaucoup de temps, ajoute-t-il, c’est dans le traitement de l’alerte. » Les pompiers reçoivent l’alerte et déclenche les secours en moins de deux minutes. « il y a une volonté de traiter rapidement », insiste-t-il. Dans le sens où on envoie des secours très vite, « puis on ajuste ». « On envoie donc une première vague avant la fin de l’appel, puis on entretien la discussion au téléphone et on ajuste au besoin », détaille-t-il. Chaque jour, 25 pompiers, professionnels ou volontaires, sont en garde postée dans les deux centres de secours de l’agglomération de Belfort, ce qui confère une ossature forte à la réponse de secours. Cela n’enlève rien aux talents des pompiers du Territoire de Belfort. « Ils sont très investis dans leur mission » assure le capitaine Vasseur.

Cette performance ne doit pas faire oublier « la prudence au quotidien », insiste le lieutenant Tassetti. « Nous n’hésitons pas à le rappeler aux plus jeunes. » En 200 ans, 19 pompiers belfortains sont morts pour la France ou victimes du devoir, comme le rappelle le monument qui leur est dédié, au square du Souvenir (photo ci-dessus). Le drame de Laon (Aisne) vient rappeler cette dure réalité. À Belfort, le dernier pompier mort en service est Pascal Baillif, le 8 février 1997. La journée nationale des sapeurs-pompiers permet de s’en souvenir. Célébrer les 200 ans du corps des sapeurs-pompiers de Belfort, commémoration qui a été initiée par l’amicale des sapeurs-pompiers de l’agglomération belfortaine, permet de pérenniser cette histoire et de se souvenirs « des aînés morts pour le corps », termine l’adjudant-chef Frédéric Parent.

  • Samedi 28 juin, 10 h 15, place d’Armes à Belfort. Journée nationale des sapeurs-pompiers. Cérémonie officielle avec honneur au drapeau, revue des détachements, remise d’insignes, d’attributs, d’écusson ou de distinctions honorifiques ou encore hommage aux sauveteurs morts en service commandé.

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