25 enfants. Dont 5 de moins de 3 ans. C’est le nombre d’enfants qui sont restés sans solution d’hébergement, en Bourgogne-Franche-Comté, à la veille de la rentrée, malgré leur appel au 115, le numéro de l’urgence sociale, indique le baromètre des enfants à la rue 2025. « Le constat est accablant », dénonce un communiqué de presse de l’Unicef et de la fédération des acteurs de la solidarité. « Chaque année, nous constatons avec indignation qu’un nombre croissant d’enfants dorment dans la rue, exposés à des conditions de vie indignes et à des dangers quotidiens », déplore Adeline Hazan, présidente d’Unicef France.
À l’échelle nationale, 2 159 enfants, dont 503 de moins de trois ans étaient dans cette situation, à la veille de la rentrée. « Ces chiffres ne sont pas pour autant exhaustifs : de nombreuses personnes ne recourent pas ou ne parviennent pas à joindre le 115, interpelle le communiqué. Par ailleurs, les mineurs non accompagnés sans abri et les familles vivant en squats ou en bidonvilles ne sont pas comptabilisés. » Pascal Brice, président de la fédération des acteurs de la solidarité de tancer : « Nous ne pouvons pas admettre que des enfants dans notre pays retrouvent la rue le soir après l’école. »
31 enfants morts à la rue en 2024
Pis, ce nombre est en progression ces dernières années : les enfants à la rue était 1 658 à la rentrée 2022, 1 990 en 2023 et 2 043 en 2024, soit une hausse de plus de 30 % en trois ans. Et la hausse dépasse même 36 % pour les enfants de moins de trois ans. « Malgré les promesses répétées des gouvernements successifs, la situation s’aggrave année après année », observe la baromètre, qui pointe du doigt la saturation des dispositifs d’hébergement, cumulée à la crise du logement. « Pourtant, nos organisations formulent des recommandations claires et proposent des solutions concrètes, efficaces et réalistes. Ce qui fait cruellement défaut aujourd’hui, ce ne sont ni les ressources, ni l’expertise mais bien une volonté politique ferme de mettre fin à l’inacceptable », critique Adeline Hazan, citée dans le communiqué de presse. Avec cette saturation, « même les personnes les plus vulnérables – femmes enceintes ou accompagnées d’enfants en bas âge – se retrouvent de plus en plus fréquemment sans solution ».
En 2024, 855 personnes sont mortes à la rue, rappelle le baromètre, qui glisse également que 31 étaient des enfants. Les associations demandent d’augmenter le nombre de places d’hébergement adaptées aux besoins des enfants et des familles