Pour le président du Département, la politique de désendettement menée pendant le mandat qui s’achève a permis à la collectivité de faire face à la crise. Pour l’opposition, le département ne se prépare pas assez à affronter la crise sociale qui s’annonce.
Pour le président du Département, la politique de désendettement menée pendant le mandat qui s’achève a permis à la collectivité de faire face à la crise. Pour l’opposition, le département ne se prépare pas assez à affronter la crise sociale qui s’annonce.
L’adoption du compte administratif de 2020 était le principal point du menu du conseil départemental de ce jeudi matin, 18 mars. Un passage comptable obligé, mais qui est souvent l’occasion pour l’opposition et la majorité de marquer leurs différences. Surtout au terme de mandat, comme c’est le cas aujourd’hui, puisque les élections départementales devraient avoir lieu en juin prochain.
Florian Bouquet, le président du département, n’a pas manqué (c’est de bonne guerre) de se donner un satisfecit pour la politique qu’il a menée depuis 2015, notamment sur le désendettement : selon lui, les 33 millions de désendettement ont permis à la collectivité d’absorber le choc de la crise du covid. Une crise qui s’est manifestée pour le conseil départemental du Territoire de Belfort par une hausse de dépenses de 5 millions et par une enveloppe dédiée au RSA revalorisée de 10%.
Le président du Département a également souligné que la collectivité a maintenu son niveau d’investissement à 19,7 millions en 2020 (19,5 millions en 2019), malgré les deux mois de confinement au printemps : une volonté de continuer à faire travailler les entreprises à travers les marchés publics.
« Il faut que l'imagination prenne le pouvoir ! »
Évidemment, l’opposition a marqué son opposition (c’est de bonne guerre aussi). Samia Jaber a toutefois approuvé l’aide accordée aux aides à domicile, mais pour regretter qu’aucun dispositif d’aide aux étudiants n’ait été mis en place. Elle a aussi déploré que l’enveloppe de subvention aux associations soit « très orientée vers certains cantons » , sous-entendu vers ceux des conseillers de la majorité.
Bastien Faudot a à nouveau dénoncé une « gestion de bon pépère de famille » pour dénoncer un manque d’anticipation sur les conséquences sociales de la crise sanitaire : « Il faut prendre la mesure et anticiper la violence inédite de ce qui nous attend : ça va être une boucherie ! Le Département est la collectivité pilote en matière de solidarités. Cela suppose une toute autre mobilisation et que l’imagination prenne le pouvoir ! Cela va être violent pour nos concitoyens ! La chute d’activité va entraîner des baisses de recettes et des hausses de dépense de fonctionnement. » Et d’en appeler à des mesures en faveur des décrocheurs dans les collèges, en faveur des « étudiants en détresse sociale ».
En réponse, Florian Bouquet a réaffirmé que sa bonne gestion de la dette « a permis de tenir le coup et d’absorber le choc du covid (…). Ce n’est pas du désendettement pour du désendettement, c’est pour se propulser vers l’avenir, a-t-il argumenté. On retrouve un niveau d’investissement équivalent à celui où on finançait la Ligne à Grande Vitesse. Et aujourd’hui, il n’y a pas de LGV ».
« Entre 2010 et 2015, l’investissement moyen était de 21,5 millions euros ; de 2015 à 2020, de 16 millions d’euros. La réalité est que vous avez investi 30% de moins que vos prédécesseurs », a rétorqué Bastien Faudot.
« Vous financiez des investissement par de l’endettement qui n’était pas remboursé », a contré Florian Bouquet !
Le compte administratif a été adopté par la majorité ; l’opposition s’est abstenue.