« J’aimerais mieux, à l’aventure, être le second ou le troisième à Périgueux que le premier à Paris. » Ce vendredi, lors de son installation comme sous-préfet de Montbéliard, Renaud Nury, ancien secrétaire général de la préfecture du Territoire de Belfort, a fait sienne cette phrase de Montaigne, en la paraphrasant, pour rassurer les personnalités locales, présentes dans la salle : « Je peux d’ores et déjà vous dire que j’aime mieux être le premier à Montbéliard, que le second à Belfort ! » Une manière d’assurer « qu’il n’y a pas de sujet » sur ce transfert de 22 km, depuis la Cité du Lion.
« Je n’arrive pas avec la baïonnette de 1871 entre les dents », a-t-il sourit, pour dédramatiser. « Je peux vous assurer qu’il n’y a aucune intention particulière de l’État dans cette nomination », a-t-il ajouté. Et il compte bien jouer son « rôle de sous-préfet de Montbéliard ». Et sa « connaissance de l’aire urbaine », retirée de son expérience terrifortaine (lire notre article) ne pourra, « dans ce contexte, qu’être aidante ».
Poursuivre la filière vélo
S’il prend ses marques, il a bien saisi quelques particularités de cet arrondissement de Montbéliard, marqué par le pays de Montbéliard et des zones rurales ; des particularités territoriales qu’il connaît bien à la suite de différentes affectations dans la Creuse, la Nièvre ou encore la Haute-Loire. Le pays de Montbéliard a écrit « l’une des plus belles pages industrielles de notre pays », replace-t-il aussi. « Ces territoires ont des marqueurs et c’est intéressant de s’y appesantir », confie-t-il. Aujourd’hui, c’est en tout cas un territoire « questionné dans son économie », convient-il.
Sa prédécesseure, Sylvie Siffermann, avait insufflé une dynamique autour d’une filière vélo (lire notre article). « Nous allons poursuivre », assure Renaud Nury. « C’est une initiative qui fédère, salue-t-il. C’est une piste intéressante. » Aujourd’hui, il compte bien « enfourcher » ce dossier, représentatif de l’identité du territoire, liée « à la mécanique, les rouages et la mobilité ». Une association est en cours de création. Il sera présent à l’assemblée générale constitutive de la structure, programmée à Exincourt. Le projet de pôle territorial de coopération économique (PTCE) sera redéposé cette année, dans l’optique de décrocher la phase 2 ; 100 000 euros sont en jeu pour lancer l’animation de ce projet.
« L’État sera au soutien – et il l’est déjà – de ces projets », garantit Renaud Nury, en lien avec les élus locaux, les porteurs de projet ou encore les entrepreneurs, dont certains sont très « inspirants ». Il se voit comme « un facilitateur » et un « ensemblier ». « Nous ne sommes intelligents qu’à plusieurs », a-t-il insisté, après avoir déposé les gerbes au monument aux Morts.
La sous-préfecture de Montbéliard compte dix-huit agents.