Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est en visite dans le nord Franche-Comté, ce lundi. Il prévoit d’aller à Belfort et Montbéliard.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est en visite dans le nord Franche-Comté, ce lundi. Il prévoit d’aller à Belfort et Montbéliard.
Le programme précis n’a pas encore été dévoilé par les préfectures du Doubs et du Territoire de Belfort, mais Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, sera en visite dans le nord Franche-Comté ce lundi. Selon nos informations, il sera d’abord à Belfort, avant de se rendre à Montbéliard. En dix jours, c’est le 3e membre du Gouvernement, après Cédric O et Geneviève Darrieussecq, qui se rend dans le nord Franche-Comté. Cette visite s’inscrit dans le cadre du Beauvau de la sécurité, auquel participe le député Les Républicains Ian Boucard.
Dans la cité des Princes, l’invitation avait été lancée par Marie-Noëlle Biguinet (Les Républicains), maire de Montbéliard, à la suite d’un énième phénomène de violences urbaines dans le quartier de la Petite-Hollande. « Nous vous demandons de ne pas venir les mains vides et de répondre aux demandes des élus », écrit Martial Bourquin (Parti socialiste), maire d’Audincourt, dans un courrier adressé ce jour au ministre de l’Intérieur. Au mois de décembre, Marie-Noëlle Biguinet, ainsi que les députés La République en Marche (LREM) Frédéric Barbier et Denis Sommer avaient été reçu au ministère, sans rencontrer le ministre. Des mesures avaient été annoncées quelques jours plus tard, notamment le renfort de 8 policiers.
Depuis plusieurs mois, des épisodes de violences urbaines agitent le quartier de la Petite-Hollande. Des couvre-feux ont été plusieurs fois instaurés. Le dernier épisode de violence remonte au 7 février 2021.
Plus de policiers
« Dans cette période très anxiogène, sans réelles perspectives, les questions de sécurité sont une priorité pour la population, écrit Martial Bourquin. Les incivilités, les trafics de drogue, la destruction de caméras sont présents sur tous les quartiers du pays de Montbéliard. Pour les habitants, c’est une violence insupportable et inadmissible au quotidien. » L’ancien sénateur salue l’arrivée de 8 nouveaux policiers mais estime que « ce n’est pas suffisant ». Il déplore que 15 postes ne soient pas pourvus et critique la valse des commissaires. Il attend de la stabilité. Surtout, il alerte sur les dangers d’une réorganisation vers la Petite-Hollande, craignant que cela amène à « déshabiller Paul pour habiller Pierre. »
Le ministre doit s’exprimer sur le projet de contrat de sécurité urbaine entre Belfort et Montbéliard, afin de renforcer la coopération entre ces deux territoires voisins ; un sujet qui a été mis sur la table en décembre 2020 et que le préfet du Territoire de Belfort a évoqué, ce vendredi 19 février lors du bilan de la sécurité 2020 (notre article).
Martial Bourquin a profité de cette correspondance pour sensibiliser une nouvelle fois le ministre à la situation d’Abakar Gassama, un jeune guinéen menacé d’expulsion. Après s’est formé en France, il a obtenu un CDI dans un restaurant d’Audincourt. Il a entamé, à sa majorité, des démarches de régularisation et de contrôle judiciaire. Il est aujourd’hui au centre de rétention de Metz. On lui reproche la validité de ses documents d’état-civil. « Comment comprendre qu’une nation accueille, protège, éduque un enfant lui donne une formation pour un métier en tension, lui fait entrevoir un projet de vie et qu’au jour de sa majorité, elle le rejette, casse ses espoirs et l’expulse ? » questionne le maire d’Audincourt. Samedi dernier, il avait organisé une cérémonie de baptême républicain sur le parvis de la mairie.