« Damien Meslot vient de déclarer la guerre aux Montbéliardais ! » pour les conseillers communautaires du Grand Belfort, de gauche, Samia Jaber et Bastien Faudot. « Le Pôle métropolitain est au bord de l’explosion », estiment de leurs côtés les élus de la liste belfortaine En commun pour Belfort Mathilde Regnaud, Florian Chauche, René Schmitt et Annie Baulay. L’investissement du football-club Sochaux-Montbéliard dans le Territoire de Belfort (lire notre article) pour construire son futur centre d’entraînement et son futur centre de formation a choqué des élus du pays de Montbéliard, mais aussi des élus belfortains, qui goûtent très peu à la méthode employée par Damien Meslot, le président Les Républicains du Grand Belfort, de négocier seul sans en avertir son voisin.
« Nous assistons une nouvelle fois à un mauvais vaudeville à base de règlements de compte et de brutalité politique », se désolent les élus d’En commun pour Belfort, dans un communiqué de presse. Il s’attaque à « l’un des symboles et à la fierté des Montbéliardais pour l’un des plus grands clubs de l’histoire du football français », regrettent Samia Jaber et Bastien Faudot. Damien Meslot, à rebours, estimait que cela pouvait renforcer le nord Franche-Comté (lire notre article).
« Il signe son arrêt de mort »
« Comment envisager la construction de politiques communes à l’avenir, quand les principaux concernés apprennent par la presse que le FCSM va partir ? questionne En commun pour Belfort. De poursuivre : Est-ce bien raisonnable de risquer l’existence du pôle pour un projet sur lequel il n’y a eu aucun débat, aucune réflexion sur ses différents enjeux, aucune transparence ? » Les élus redoutent que cette décision soit « le point final d’une collaboration politique indispensable que les élus de gauche avaient lentement et patiemment mis en œuvre depuis les années 80 pour créer un bassin d’emplois et de vie à l’échelle de l’Aire urbaine », analysent Bastien Faudot et Samia Jaber. « Le pôle métropolitain et ses habitant.es méritent mieux sur tous les projets structurants : le sport, la culture, la gestion de l’eau, la gestion des déchets, l’organisation des transports en commun et plus généralement la vie du quotidien », estiment Mathilde Regnaud, Florian Chauche, René Schmitt et Annie Baulay.
Bastien Faudot et Samia Jaber rappellent que Damien Meslot, alors dans l’opposition, se plaignait de la lenteur de l’avancée du projet métropolitain, malgré des projets communs qu’ils listent : échangeur de Sevenans, UTBM, gare TGV, hôpital Nord Franche-Comté. « En dix ans à la tête des collectivités belfortaines, après avoir ralenti la mise en œuvre du Pôle Métropolitain, il signe aujourd’hui son arrêt de mort. » Ils craignent que cette stratégie renforce la concurrence des territoires.
« Alors que la période demande un effort commun et soutenu pour enrayer le déclin industriel, construire, ensemble, le premier pôle industriel de France autour de l’énergie, du transport et de l’hydrogène, [Damien Meslot] ne trouve rien de mieux que d’isoler Belfort et d’entrer dans une guerre de tranchée avec nos partenaires historiques que sont les Montbéliardais », tancent-ils.
En Commun pour Belfort réclame de son côté « une collaboration renforcée, ouverte, avec une feuille de route co-construite par toutes les communautés de communes dans le respect des unes et des autres ». D’ajouter : « Il est urgent de repenser son organisation et de lui apporter un réel fonctionnement collectif. » Le collectif citoyen rappelle aussi l’urgence de renforcer pourtant ce pôle alors que les habitants du nord Franche-Comté ignorent, pour beaucoup, l’existence et le rôle de cette structure. Cette manœuvre de Damien Meslot aura réussi à mettre d’accord la gauche belfortaine.