Cela fait vingt ans que la piscine d’Étueffont reçoit une contribution financière du Département par le biais d’une convention signée en 2004 entre le syndicat de gestion de la piscine et le Département du Territoire de Belfort. Une contribution financière d’un peu moins de 250 000 euros chaque année, soit un quart du budget annuel de fonctionnement de la piscine gérée par un syndicat composé de 41 communes du Territoire de Belfort.
L’année 2024 signera la fin de cette convention. Les élus d’opposition de la gauche républicaine, écologique et sociale (GRES) ont déposé une motion pour demander d’ouvrir une phase de renégociation de la convention pour poursuivre son soutien, afin de « s’engager à garantir l’égalité d’accès des élèves des écoles et des collèges à l’apprentissage de la natation.» Florian Bouquet (Les Républicains), président du Département, a été clair. Il n’y aura ni réécriture, ni prolongation. Les subventions s’arrêteront. La gestion de la piscine devra se faire par le biais de la communauté de communes qui devra « trouver une solution par elle-même », selon le président du Département.
Bastien Faudot, élu d’opposition a tenté de défendre, en vain, la cause de cette piscine. La majorité avance que la gestion des piscines ne relève plus de ses compétences. L’élu d’opposition rétorque qu’une aide financière pourrait être aiguillée par le Département dans le cadre de sa politique sportive, ou touristique. Ou bien encore, dans le cadre de sa politique de solidarité territoriale pour éviter la fermeture d’un équipement sportif pour les nord-Terrifortains. L’argument n’est pas entendu. Il expose que les scolaires et les étudiants fréquentent cet outil. Mais aussi que la piscine d’Étueffont est la seule à avoir trois créneaux de demi-journées consacrées aux enfants porteurs de handicap. « Il n’y a ça nulle part ailleurs dans le département.» Le discours ne convainc toujours pas. « J’ai d’autres moyens de soutenir les politiques sportives. Je n’ai rien à prouver. À eux (le syndicat de gestion, ndlr) d’être acteurs de leur destin », objecte le président du Département.
Un avenir incertain
Selon Florian Bouquet, plusieurs maires qui appartiennent aujourd’hui au syndicat de gestion de la piscine réfléchissent à le quitter « car ils ont une double appartenance ». En effet, certaines communes (une quinzaine) sont dans la communauté de communes du Grand Belfort. Elles paient un impôt qui, indirectement, participe à l’entretien de la piscine Pannoux et celle du Parc, toutes deux à Belfort. En appartenant au syndicat de la piscine d’Étueffont, les communes versent une seconde contribution financière.
Par téléphone, Bastien Faudot explique : « Cette histoire de double contribution n’a jamais été un secret. Les maires en sont bien conscients. Mais à côté de cela, cet équipement est juste à côté de chez eux et cela est bien plus pratique pour les scolaires du nord Territoire.» Et il affirme aussi qu’il est possible de trouver « des solutions compensatoires ».
Il est inquiet, comme ses camarades de la gauche républicaine, écologique et solidaire. Sans la subvention du Département et si les maires viennent à quitter le syndicat, « c’est la mort de la piscine d’Étueffont ». Par téléphone après le conseil départemental, il ajoute : « Nous aurions pu renégocier à la baisse le contrat, mais pas complètement l’arrêter. Il n’y a aucune raison valable.» Il compte bien tenter, encore, de convaincre le président du Département. En attendant, la motion proposée par le groupe d’opposition a été rejetée, huit voix contre six, avec deux abstentions, celles de Didier Vallverdu et Françoise Meyniel, qui sont tous les deux élus dans le canton de Giromagny.
Pour Florian Chauche, le Département a les moyens de sauver la piscine
« Il faut sauver cette piscine et le Département en a les moyens », écrit Florian Chauche, député de la 2nde circonscription du Territoire de Belfort, dans un communiqué paru ce vendredi après-midi. Il expose que « les coûts (de la piscine, ndlr) ne peuvent à l’heure actuelle être supportés par les communes dont certaines peinent déjà à régler leur part et ajoute : Demander à la communauté de communes de reprendre la gestion est hypocrite car chacun sait que c’est financièrement impossible.»
Pour le député, les arguments du président du Département ne sont pas convaincants. Il déplore « le manque de soutien des élus départementaux Didier Vallverdu et Françoise Meyniel, élu.es du canton où se trouve cet équipement et dont les électeurs et électrices sont les premiers à profiter ; leur abstention condamne la piscine », tance-t-il.