« Avec Patrick Martin (le président du Medef, NDLR), nous avons décidé de ne pas rien dire », indique Emmanuel Viellard, directeur général du groupe Lisi, dont le siège est à Granvillars, et président du Medef territoires francs-comtois. « Les chefs d’entreprise ont un rôle à jouer. Ils sont écoutés localement », indique celui qui préside également la holding familiale Viellard Migeon & Compagnie. « L’urgence, c’est de remettre de la rationalité dans le débat public », souligne le chef d’entreprise. « Nous connaissons les difficultés des gens d’ici. Le sujet du pouvoir d’achat, on y fait face. »
« Les populismes (il cible le RN et la LFI, NDLR) qui promettent des réformes qui ne sont pas financés ne sont pas une solution mais un problème », se positionne le dirigeant. D’ajouter : « Le pays ne peut pas ajouter une crise économique à une crise politique actuelle. »
Leurs activités économiques sont soumises « à des enjeux énormes », reprend-il. Puis de lister : « Compétitivité, décarbonation, digitalisation. » « On ne peut pas faire porter de taxation supplémentaire », met-il en garde. Il ne croit pas aux politiques de la demande, alors que l’inflation est déjà présente. Il questionne aussi le financement des propositions autour de l’abaissement de l’âge de départ à la retraite, la hausse du smic et ou encore les réformes de l’assurance chômage.
Selon lui, « il faut restaurer la confiance et diminuer la dette », glissant que la charge de celle-ci est de plus de 50 milliards d’euros par an (53,9 en 2023). Et compare la situation de la France à celle de la Grèce des années 2010. « Nous serons rattrapés par la réalité économique. »