Après seulement un an de mandat, les démissions en masse au sein du conseil municipal ont précipité de nouvelles élections. C’est Dominique Jeannin qui a été élu comme maire et qui succède à Frédéric Vadot à la tête de la mairie d’Essert pour les quatre prochaines années. A cette occasion, il partage ses inquiétudes et les points qui vont rythmer les prochaines années.
Après seulement un an de mandat, les démissions en masse au sein du conseil municipal ont précipité de nouvelles élections à Essert. C’est Dominique Jeannin qui a été élu comme maire, ce vendredi, après que la liste qu’il menait soit arrivée en tête lors des élections partielles les 5 et 12 septembre. Il succède à Frédéric Vadot. À cette occasion, il partage ses inquiétudes et les points qui vont rythmer les prochaines années. Interview.
Vous avez été élu maire d’Essert. Pouvez-vous rappeler ce que vous faisiez avant ?
J’étais dentiste. Depuis 1981, j’étais installée à Valdoie. En 2016, j’ai mis mon cabinet à Essert, où j’habitais depuis 1987. J’ai pris ma retraite en décembre 2020. Dans la vie municipale, j’ai été élu en 2008 comme conseiller sous Yves Gaume, je suis restée durant deux mandats et j’ai fini par démissionner de mon poste d’adjoint en 2018 et de mon poste de conseiller en 2019. Les choses ne me convenaient plus à ce moment-là.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de vous ré-engager dans la vie communale essertoise ?
J’avais d’abord été contacté par Marie-Claude Chitry-Clerc. Mais quand j’ai vu certains noms sur sa liste, j’ai préféré passer mon tour. Par la suite, la liste des mutins – enfin, ceux que l’on appelait ainsi – m’a contacté. J’ai longuement réfléchi mais dans toutes les discussions avec les gens que je croisais, je voyais bien que l’image d’Essert Renouveau n’était pas bonne du tout. Ils étaient vus comme des mutins. J’ai proposé au groupe de prendre la tête de liste pour donner une autre image de ce qu’ils avaient fait. Ils méritaient un autre sort que ça ; je leur ai exprimé ma façon de travailler et je les ai laissé décider. Ils ont été d’accord pour que ça se pass. On a essayé de mettre en place un juste équilibre entre les 11 qui sont restés, les 5 qui sont revenus et des nouveaux qui se sont ajoutés pour donner une image renouvelée du conseil municipal.
Vous êtes 18 du groupe Essert Renouveau sur la liste des 23 conseillers municipaux… Qu’est-ce que ça laisse présager ?
On pensait avoir seulement 16 postes. 17 grand maximum si ça se passait bien compte tenu de la triangulaire. Le fait d’en avoir 18, c’est plutôt un bon résultat. J’espère que tous ceux qui sont sur la liste s’impliqueront pour la commune. Je ne souhaite pas que les adjoints soient seuls pour les dossiers. Il faut qu’ils soient plusieurs, que le dossier soit travaillé et que chacun puisse présenter ses arguments. Donc c’est un très bon point qu’on soit nombreux. Chacun va prendre ses responsabilités. On mettra en place des permanences pour que tout le monde puisse avoir du temps pour travailler et s’investir dans la commune. Les 18 se sont impliqués dans la campagne, on part sur de bonnes bases.
Il y a un an, Frédéric Vadot annonçait une situation financière préoccupante. Avec les tensions internes des six derniers mois, le gel des activités, la situation est-elle alarmante ?
Elle est surtout compliquée. Beaucoup de dossiers sont restés en suspens. Notamment les projets d’urbanisme où de nombreuses procédures sont en cours. Il va falloir reprendre les dossiers un à un pour voir ce qui a été fait, si les délibérations ont été faites, voir quelles décisions ont été prises… Je dois revoir le commissaire-enquêteur, un avocat et aussi le Grand Belfort dont on dépend. On a des tas de dossiers. Depuis avril, tout a stagné. Et même avant, il y avait déjà des tensions, donc pas sûr que tous les dossiers aient été traités en connaissance de cause. Il va falloir reprendre les dossiers un par un.
Quels sont les dossiers prioritaires aujourd’hui ?
Il y en a énormément. Il va falloir que tout le monde mette la main à la pâte. Il va y avoir beaucoup de travaux à faire. Il y a de nombreux recours sur le plan local d’urbanisme (PLU) à étudier. Il va falloir remettre en route les procédures, rencontrer le personnel communal qui doit aussi avoir souffert de cela. L’ambiance était délétère jusqu’ici alors il y a du chemin à faire. Urbanisme, travaux, voiries, école… La priorité va être de revoir le budget rapidement. Et surtout, fonctionner de manière coordonnée. Il va falloir mettre en place une méthode commune.
En parlant du budget, allez-vous pouvoir retrouver de l’autonomie rapidement ? Où en est l’endettement ?
Le budget n’avait pas été voté en mai dernier. La préfecture a donc décidé de le faire voter par la chambre régionale des comptes. Du coup, il y a très peu de budget d’investissement. Ils ont diminué les charges du personnel au maximum. Il va falloir tout recalculer, voir avec la préfecture. Il semblerait qu’on puisse voter le budget de la chambre régionale des comptes. A ce moment-là, on pourra en rediscuter. Pour l’endettement, on est à un peu plus de 3 millions d’euros. On a expliqué aux Essertois pourquoi la taxe foncière avait été augmentée. À Essert, on est sur une commune qui vit intégralement sur ses habitants puisque on ne bénéficie pas de revenus industriels. Notre seule richesse, ce sont nos habitants. Pour qu’on ait des services, un éclairage public, des voiries en bon état, il fallait augmenter la taxe foncière. Il va falloir plusieurs mois pour tout remettre à flot. Première mission : retrouver un directeur ou une directrice des services. Avant que la commune ait un budget qui soit voté et un directeur des services, on se retrouve minimum à la mi-avril. J’ai bien conscience que ça ne sera pas facile. Le problème va mettre du temps à être résolu. Il ne faut pas se faire d’illusions. Si d’ici la fin du mandat on a réussi à remettre les routes et les éclairages au propre et à arranger le problème des écoles qui vieillissent considérablement, on aura déjà relevé un sacré défi.
Un premier conseil municipal présidé par Yves Gaume
Ce vendredi 17 septembre s’est tenu le conseil municipal pour élire le maire. La séance devait être tenue par Frédéric Vadot, l’ancien maire, qui n’a pas souhaité y assister. C’est donc le doyen, Yves Gaume, prédécesseur de Frédéric Vadot, qui a animé la séance. Si l’élection a été unanime (seul un vote blanc pour 22 votes pour Dominique Jeannin), l’ancien maire a proposé un discours pour dénoncer une situation “ubuesque” qui fait d’Essert “la risée de toutes les communes du Territoire”. Ambiance…