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Dans la rue pour « gagner la bataille des salaires »

A man holds a placard "Money for Social matters" as people take part in a demonstration called by French unions as part of a nation-wide day for better working conditions and against pensions and unemployement funds reforms, on October 5, 2021 in Bordeaux, southern France. (Photo by Philippe LOPEZ / AFP)
A man holds a placard "Money for Social matters" as people take part in a demonstration called by French unions as part of a nation-wide day for better working conditions and against pensions and unemployement funds reforms, on October 5, 2021 in Bordeaux, southern France. (Photo by Philippe LOPEZ / AFP)

De Marseille à Paris, Grenoble, Toulouse ou Bordeaux, les manifestants mobilisés mardi pour la journée nationale d’action interprofessionnelle ont protesté contre l’effet « désastreux » des « petites » rémunérations en espérant « gagner la bataille des salaires ». Témoignages.

De Marseille à Paris, Grenoble, Toulouse ou Bordeaux, les manifestants mobilisés mardi pour la journée nationale d’action interprofessionnelle ont protesté contre l’effet « désastreux » des « petites » rémunérations en espérant « gagner la bataille des salaires ». Témoignages.

Par Elisabeth Rolland, avec les bureaux régionaux de l’AFP

"Salaires gelés"

Pour Jean Vilaca, militant CGT à l’usine Stellantis de Poissy (Yvelines), « le thème principal » de revendication, c’est bien « les salaires ». Chez Stellantis (ex-PSA), « nos salaires sont gelés », critique-t-il. « On a fait une enquête il y a deux ans. Les salariés estiment qu’il leur manque 400 euros », précise ce salarié de 48 ans, qui gagne « 2 000 euros net » par mois avec « 30 ans d’ancienneté ». « Les salariés n’ont pour l’instant pas confiance qu’ils peuvent gagner la bataille des salaires », regrette-t-il. « Mais il suffit d’une étincelle et ça peut changer. »

"On perd sur tout"

Chauffeur de bus pour Transdev en Île-de-France, Djamel est en grève avec ses collègues contre la dégradation de leurs conditions de travail et la baisse de leur rémunération. « Certains d’entre nous sont en grève depuis cinq semaines », raconte-t-il, en dénonçant une politique de « mise en concurrence (qui) nous tire vers le bas ». Conséquence chez Transdev : « – 3 000 à – 6 000 euros » de salaire par an. Pour Richard, 49 ans, qui travaille dans les transports publics à Grenoble, « on perd sur tout et on n’a pas d’augmentation ». « Il y a nos conditions de travail, mais aussi l’augmentation des produits de base, l’électricité, le gaz. L’inflation ne reflète pas réellement ce qui se passe » et « nous perdons sans cesse du pouvoir d’achat », s’inquiète-t-il.

Les "oubliés du Ségur"

Éducateur de personnes handicapées, Ahamada Adjibou est l’un des « oubliés du Ségur » de la santé. Pourtant, « on n’a jamais cessé de travailler, même pendant le confinement ». Selon ce délégué FO, « plus personne ne veut venir travailler dans l’associatif médico-social vu les petits salaires », par exemple « 1 800 euros net pour un éducateur avec 10 ans d’expérience ». « Résultat, on prend des intérimaires, ce qui est désastreux pour les patients suivis qui ont besoin de continuité », s’insurge-t-il.

À Bordeaux, Adrien Texier, également éducateur de personnes handicapées, note « un écart de plusieurs centaines d’euros entre le secteur médico-social et le secteur hospitalier ou des Ehpad » depuis la revalorisation des salaires du Ségur, ce qui, dit-il, entraîne une exode d’animateurs et éducateurs. « Des établissements fonctionnent avec 50 % des effectifs » et « on n’a plus les moyens d’assurer l’accompagnement de personnes fragiles », alerte-t-il. Julien Terrier, délégué CGT au CHU de Toulouse, constate « beaucoup de démissions de gens qui en ont marre ». « Certains d’entre nous, comme les gens qui s’occupent du nettoyage, une tâche essentielle actuellement, ont eu zéro augmentation, contrairement aux promesses du gouvernement », dénonce-t-il. « Les gens partent. Ils font un métier de chien pour 1 600 euros par mois après 18 ans d’expérience, ils craquent et changent de boulot », raconte Laure Privat, 42 ans, agent de service hospitalier à Martigues (Bouches-du-Rhône).

Des profs "épuisés"

« Les élèves sont mis à face à des professeurs épuisés. On est nombreux à travailler sur plusieurs établissements à la fois. À titre personnel, je fais beaucoup de route » comme « remplaçante », explique Céline Thomasson, 30 ans, professeure d’espagnol à Castelnau-Médoc (Gironde). « S’il y avait de meilleures conditions de travail, les profs ne souligneraient pas autant la demande de hausse de salaire », remarque-t-elle.  

"Cadre précaire"

À 28 ans, Félix Rosay n’a « jamais été augmenté depuis (s)on recrutement il y a 4 ans » comme développeur informatique pour la multinationale canadienne CGI, à Bordeaux. « En comptant les tickets restaurants, je suis à 1 550 euros par mois », précise-t-il. « L’image des développeurs bien payés, c’était vrai avant, mais c’est un métier de cadre de plus en plus précaire », car ce secteur « recrute énormément des personnes en reconversion, ce qui fait baisser les salaires ».

"Trop juste"

Retraitée de 73 ans, Jacqueline Mornet « en a marre que les fins de mois arrivent le 15 ». « J’étais infirmière. Maintenant que je suis à la retraite, c’est vraiment trop juste ». Technicien en arts du spectacle en CDI à la mairie de Bordeaux, Antoine Hacquin, 44 ans, gagne « 1 500 euros ». « À la fin du mois, il ne me reste pas grand-chose : les prix pour se loger à Bordeaux, c’est devenu hyper difficile ». La hausse du Smic, « c’est toujours appréciable, mais ce n’est pas suffisant », estime celui ne va « pas au restaurant, ni au cinéma ». « Que les prix de l’immobilier ou de l’énergie augmentent, c’est mondial, ce n’est pas si grave, mais il faut que le niveau de vie augmente en même temps. »

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