Les élections européennes offrent à Christophe Grudler, 54 ans, son premier mandat législatif, non pas dans une assemblée française, mais au parlement européen.
Certaines mauvaises langues raillaient la présence de Christophe Grudler en 20e place de la liste La République en Marche en pronostiquant seulement dix-neuf élus pour la liste de la majorité présidentielle. Façon de se moquer de celui qui n’avait jusqu’à présent jamais réussi à décrocher un mandat emblématique, que ce soit la fonction de maire de Belfort (son rêve de toujours), un mandat de député à l’Assemblée nationale (il n’a pas profité de la vague LREM-MoDem lors des dernières législatives) ou la présidence du Département, pour ne parler que de ses dernières candidatures.
Il est entré très tôt en politique, avec pour objectif la mairie de Belfort. Il a cependant décroché son premier mandat électif comme conseiller général du canton de Belfort Est, en 1998, avec à l’époque le soutien du RPR, ancêtre de LR (Les Républicains). La mairie de Belfort restait cependant son Graal. Mais Jean-Pierre Chevènement ne lui a pas laissé la possibilité de l’atteindre, même s’il se targue sur son site d’avoir obtenu le meilleur score en 2001 face à Jean-Pierre Chevènement depuis son premier mandat de maire en 1983, avec 44,71%. Il menait alors une liste d’union RPR-UDF.
La rupture avec Damien Meslot, l’homme fort de la droite belfortaine, est consommée en 2002, avec l’exclusion de Christophe Grudler du RPR, devenu UMP. La mairie de Belfort lui a dès lors échappé faute de soutiens à droite. La guéguère entre les deux hommes n’a depuis jamais cessé, tournant parfois à l’obsession pour l’un comme pour l’autre.
Christophe Grudler, jusqu’à ce dimanche soir de mai 2019, a été élu aux mandats électifs suivants :
– 1998-2015 : conseiller général du canton de Belfort-Est.
– depuis 2015: conseiller départemental du canton de Belfort-3
– 2001 – 2014 : conseiller municipal de Belfort
Christophe Grudler est titulaire d’un DEA d’histoire et est diplômé de l’école de journalisme de Strasbourg. Il s’est illustré au début de sa carrière en mêlant ces deux parcours : il a résolu alors l’énigme de la photo du fusillé souriant, celle d’un homme souriant face à un peloton d’exécution nazi. Christophe Grudler a reconnu le lieu où la photo a été prise (dans les fossé de la citadelle de Belfort) et a identifié le fusillé souriant comme étant le Belfortain Georges Blind, sapeur-pompier résistant, objet d’un simulacre d’exécution.
Christophe Grudler, après avoir exercé sa plume comme correspondant au Pays à Belfort a été ensuite embauché comme journaliste à la rédaction de L’Alsace (maison-mère du Pays) à Altkrich . Il a été ensuite chef d’agence à Wittelsheim, puis Altkirch. Il a ensuite pris la tête du Journal des Enfants, puis du pôle magazine du journal haut-rhinois . Enfin, il a été directeur de la publicité, poste qu’il occupait lorsqu’il a quitté le journal alsacien pour créer les Éditions du Lion, à Belfort, qui éditent La Chasse en Alsace et Esprit comtois. Il est marié et père de trois enfants.