Devant la mairie de Montbéliard, 200 personnes se sont réunies pour dénoncer les violences à l’égard des élus, à la suite de l’attaque du domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), dans la nuit de samedi à dimanche. Le 22 mars, un cocktail molotov avait été jeté par un groupe d’extrême droite sur la maison du maire de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique) pour contester un projet d’installation d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). « Aucune violence n’est acceptable d’où qu’elle vienne », a indiqué Marie-Noëlle Biguinet, maire Les Républicains (LR) de Montbéliard, en marge du rassemblement. « Je sens un climat d’agressivité dans la société et le covid-19 a joué comme un accélérateur », observe-t-elle, glissant également que la mairie est le première service public de proximité. « C’est la première marche de la démocratie. » Des rassemblements ont aussi été organisés à Audincourt, ou encore à Belfort.
Jean-François Colombet, préfet du Doubs, s’est joint au rassemblement, auquel une trentaine d’élus, de gauche et de droit, ont participé ; le député de la majorité Nicolas Pacquot était également présent. « Que ce soit Saint-Brévin ou L’Haÿs-les-Roses, c’est de l’ignominie », ajoute le représentant de l’État. « Il faut dénoncer ces voyous décérébrés », a-t-il ajouté. Le préfet a ensuite invité le rassemblement à se diriger vers le commissariat, où des policiers, des pompiers et des gendarmes avaient été rassemblés. Pour montrer leur soutien. Leur dire merci. « Il faut être ensemble, indique-t-il. C’est la République qui se dresse devant ceux qui veulent introduire l’ultra-violence. » Marie-Noëlle Biguinet de scander au micro : « Nous ne céderons pas à la tyrannie. » Devant la mairie ou le commissariat, les applaudissements ont été nourris.
En marge du rassemblement au commissariat, Jamel, un Montbéliardais, est dubitatif. Peu convaincu. Il estime que ce rassemblement, c’est « de la réécriture des faits ». Que cette colère, violente, exprime une « rupture de confiance ». Il dénonce « des bavures policières », qui aujourd’hui sont sues. « Il faut faire des casses pour que le message ne soit pas étouffé », estime-t-il. Dans ce rassemblement, Marie-Noëlle Biguinet voulait aussi appeler « au calme ». Elle a évoqué le drame de Nahël, Celui du pompier de Paris mort dans la nuit de dimanche à lundi en intervenant sur un feu de voiture dans un parking souterrain. « Rien ne justifie l’escalade ignoble de violence. »
« Politique de concordes sociales »
Florian Chauche, député La France insoumise du Territoire de Belfort, en « appelle au gouvernement pour apporter une solution politique aux injustices et aux violences systémiques qui sont à l’origine des maux de notre société ». Il réclame aussi, dans un communiqué, des « moyens » pour aider les maires à reconstruire et à construire « des politiques de concordes sociales ». Il met en garde contre une « surenchère sécuritaire ». Dans son communiqué de presse, il a même cité Jacques Chirac, qui s’était exprimé après les émeutes de 2005. Vendredi, lors d’une conférence de presse, le maire Les Républicains de Belfort, Damien Meslot, avait fustigé la France insoumise, leur reprochant d’avoir mis de l’huile sur le feu et d’avoir provoqué les émeutes (lire notre article).