Jade Belleville
Notre dossier de la semaine
Le Trois inaugure un complément à son offre de parution, en proposant des dossiers de manière fréquente, des temps forts traités sous différents points de vue. Nous commençons cette nouvelle politique avec un dossier dédié aux Européennes.
Chapitre 1 : les candidats locaux aux élections européennes
Chapitre 2 (parution mercredi matin) : un point sur les fonds européens dans la région
Chapitre 3 (parution jeudi) : la jeunesse militante, portraits croisés
Chapitre 4 (parution dimanche et lundi) : résultats des élections et analyse
+ un chapitre bonus à venir
Lors des précédentes élections européennes, les jeunes de moins de 25 ans ont été les plus réticents à se rendre aux urnes. D’après une étude de l’Ifop, seulement 27 % sont allés voter lors de ces élections. Pour la fondation Jean-Jaurès, l’une des principales raisons ayant poussé les jeunes à ne pas aller voter, c’est le désintéressement politique.
Dans le cadre des élections européennes du 6 au 9 juin 2024, certains jeunes du Territoire de Belfort ont tout de même décidé de rejoindre la campagne politique. Mais il s’agit de jeunes déjà engagés dans un parti, où ils sont adhérents. C’est le cas pour Marine Mecenero, Jonathan David, Marianne Dorian et Quentin Macullo. Tous les quatre, âgés de 19 à 31 ans, on fait le choix de devenir jeune militant politique dans le Territoire de Belfort.
Le mouvement de jeunes militants ne manque pas d’adhérents
Chez les jeunes militants, le constat est le même, contrairement à la dynamique aux urnes, leur nombre d’adhérents augmente. Deux ans après sa création, le mouvement des Jeunes communistes du Territoire de Belfort compte une dizaine d’adhérents entre 15 et 30 ans. Un nombre qui est en augmentation. « Depuis le début de l’année, on a enregistré quatre ou cinq adhésions », indique Jonathan David, 28 ans, secrétaire fédéral des Jeunes communistes du territoire.
Quentin Macullo, 21 ans, à la fois coordinateur et responsable local de La Cocarde, partage la même observation. L’association s’inspirant des valeurs du Rassemblement National et de Reconquête est présente à Belfort depuis quatre ans. Quentin Macullo, étudiant à l’université de technologies Belfort-Montbéliard (UTBM) a lancé en 2020 cette antenne locale. « Au départ, l’association comptait quatre ou cinq membres à Belfort », explique Quentin Macullo. Mais petit à petit, La Cocarde a vu son nombre d’adhérents croître. Ils sont aujourd’hui entre 40 et 50 étudiants adhérents sur l’ensemble de Belfort, majoritairement à l’UTBM.
L’association étudiante a participé à l’élection au conseil d’administration de l’UTBM en octobre dernier. « On a récupéré sept sièges », dénombre Quentin Macullo. « Cette élection étudiante nous a donné de la visibilité », ajoute-t-il. Une augmentation d’adhérents significative qui illustre un phénomène national. D’après une étude de l‘Ifop, les jeunes ont l’intention de voter à 32 % pour la liste du Rassemblement National.
Avec les élections européennes qui approchent, Marianne Dorian, responsable des Jeunes républicains (LR) depuis deux ans dans le Territoire de Belfort, ne se fait pas d’inquiétude pour le nombre de militants. « Tous les mois, on compte 2 ou 3 jeunes en plus », déclare-t-elle. Selon cette dernière, les républicains voient de plus en plus de jeunes s’engager dans le mouvement. De moins en moins se désengagent. Les adhésions aux jeunes Républicains s’arrêtant à 35 ans, « les seuls qui partent sont ceux qui n’ont plus l’âge ». Au total, ils sont 120 jeunes militants républicains dans le Territoire de Belfort.
Les réseaux sociaux, un outil essentiel
Ce qui revient chez la majorité des jeunes militants, c’est l’importance de l’utilisation des réseaux sociaux. Durant cette campagne d’élections européennes, les réseaux sont devenus les meilleurs amis de certains candidats.
Quentin Macullo le déclare, cet outil est « le meilleur moyen » de faire passer un message. Avec des comptes Instagram, X (anciennement Twitter), Facebook et TikTok, l’association souhaite toucher le plus de jeunes. « Si on colle une affiche, seulement les étudiants de l’UTBM vont la voir. Mais si on poste une photo sur Instagram, elle peut faire jusqu’à 2 000 vues », démontre Quentin Macullo. Même si La Cocarde se déclare indépendante, elle a tout de même fait un appel au vote. Les adhérents sont incités à voter Marion Maréchal (tête de liste Reconquête) ou Jordan Bardella (tête de liste Rassemblement National).
Les jeunes démocrates se sont également emparés des réseaux sociaux. « On est présent sur X et sur Instagram », indique Marine Mecenero, référente régionale des Jeunes démocrates depuis avril dans le Territoire de Belfort. Âgée de 19 ans, Marine Mecenero a compris la nécessité de faire campagne sur les réseaux sociaux. Sur le plan national, le mouvement des Jeunes démocrates (Modem) rassemble plus de 9 000 abonnés sur Instagram et plus de 29 000 sur X. Un de leurs derniers posts sur X est d’ailleurs un guide sur comment faire une procuration de dernière minute pour les élections européennes.
Marianne Dorian, responsable des Jeunes républicains, pose le même regard sur l’engagement via ces réseaux. « Les jeunes viennent nous voir lors d’événements ou même sur les réseaux sociaux pour nous demander des informations. »
Le contact avec le public toujours omniprésent
Cependant, les mouvements de jeunes militants politiques n’oublient pas les campagnes dites plus traditionnelles. Le contact direct avec le public reste essentiel. Jonathan David, secrétaire fédéral des Jeunes communistes depuis deux ans, le rappelle. La semaine avant les élections européennes est chargée pour lui et les adhérents. « Cet après-midi, nous avons une distribution de tracts pour la Palestine dans un lycée et ce soir nous tractons pour l’écologie. Demain, on se rendra dans un lycée professionnel », liste Jonathan David, le mercredi 5 juin.
C’est sur ce genre d’action que justement « les jeunes viennent vers nous », ajoute-t-il. Cependant, il le déplore lui-même : « Il est compliqué de mobiliser les jeunes pour les élections européennes. »
« On est énormément axé sur le contact », explique Marine Mecenero. Depuis qu’elle fait partie des six référents régionaux du Territoire de Belfort, l’étudiante en relations internationales, organise des mobilisations avec les jeunes démocrates. « On met en place des tractages ou des débats surtout à l’approche des élections européennes », explique-t-elle. Marine Mecenero insiste : le mot d’ordre du mouvement pour mobiliser les jeunes est surtout sur le contact direct. Avec l’espoir que cela se ressentira aux urnes, dimanche 9 juin.