Amazon devait implanter sur la zone d’activités de l’Aéroparc deux plateformes logistiques. L’une, dite du dernier kilomètre, est en activité depuis fin 2021. L’autre, qui devait être un hub logistique de 80 000 m2, est abandonnée. Les recours au tribunal administratif ont donné raison aux opposants à ce projet (lire nos articles).
Pour rassurer sur la hausse importante attendue du trafic, les élus avaient annoncé la construction de deux déviations, limitant ainsi la circulation dans les villages alentours (carte ci-dessous). Vingt millions d’euros avaient été fléchés par le conseil départemental . Un cahier des charges avait été publié afin de réaliser une étude. Un seul candidat s’était positionné et le coût de l’étude était particulièrement cher. L’appel d’offre a été abandonné.
Ce jeudi 15 février, à l’occasion de la séance plénière du conseil départemental, Isabelle Mougin, élue d’opposition de gauche, conseillère départementale du canton de Grandvillars, a interrogé l’exécutif sur le devenir de ce projet. L’annulation du projet Amazon va limiter « les rotations », convient Florian Bouquet. L’opérateur Vialog, qui portait le projet Amazon, va construire une plateforme logistique à Atlantic (lire notre article), entreprise déjà installée dans la zone. Et le regroupement à l’Aéroparc de son activité logistique va limiter les allers et venues de poids lourds, qui devaient auparavant s’approvisionner à Saint-Louis (Haut-Rhin). Les salariés de l’entreprise seront aussi soutenus pour payer le péage et ainsi favoriser l’accès depuis l’autoroute.
Nouvelle étude
À demi-mots, on entend bien que Florian Bouquet n’est plus trop convaincu par le projet. Il y a des arbres à raser, la rivière Saint-Nicolas à enjamber. « La zéro artificialisation nette et l’impossibilité [éventuelle] de construire de nouvelles routes va compliquer la vie des préfets pour les déclarations d’utilité publique », observe Florian Bouquet. Ce dernier relève aussi que les transports en commun seront renforcés vers la zone.
Bastien Faudot, élu d’opposition, un des fers de lance de la lutte contre Amazon, n’a pas manqué l’occasion de dénoncer une annonce initiale « électoraliste ». « C’était de la communication, pour rassurer les habitants », dénonce-t-il, glissant au passage que si l’idée est séduisante sur le papier, le barreau sud de ce projet, n’avait pas forcément de sens. Les habitants de Frais auraient bien eu moins de circulation, car la route contournait totalement le village. Mais l’amélioration de cette desserte départementale aurait encouragé, selon lui, les automobilistes à l’utiliser et non pas à prendre l’autoroute. « Dès que vous améliorer le réseau secondaire, vous renforcez son attractivité », observe-t-il. « Cela aurait eu un effet désastreux pour les autres communes », a déclaré Bastien Faudot en séance. Les habitants de Bessoncourt auraient, par exemple, observé une croissance forte du trafic, estime-t-il.
Un nouveau cahier des charges sera établi au 2e trimestre pour poursuivre l’étude de faisabilité du projet. Et savoir s’il faut engager 20 millions d’euros.