Les différentes collectivités du pôle métropolitain ont approuvé le contrat de développement du pôle métropolitain Nord-Franche-Comté contracté avec la Région Bourgogne-Franche-Comté. Un contrat qui valide plus de 35 millions d’euros de subvention de la Région à destination de projets du nord Franche-Comté, qui s’élèvent à 175,5 millions d’euros.
Les différentes collectivités du pôle métropolitain ont approuvé le contrat de développement du pôle métropolitain Nord-Franche-Comté contracté avec la Région Bourgogne-Franche-Comté. Un contrat qui valide plus de 35 millions d’euros de subventions de la Région à destination de projets du nord Franche-Comté, qui s’élèvent à 175,5 millions d’euros. Les élus de Pays de Montbéliard Agglomération en ont débattu le 11 juillet. Certains regrettent le manque d’ambition.
Le nord Franche-Comté – dans les limites définies par le pôle métropolitain(1) – c’est un bassin de vie de plus de 300 000 habitants, représentant 117 500 emplois. La Région Bourgogne-Franche-Comté accompagne, sur la période 2018-2020, 49 projets de ce bassin, 26 dans le cadre de projets métropolitains et 23 dans le cadre de projets de territoire (cap-territoire), « dont les travaux doivent commencer avant fin 2020 » précise Charles Demouge, président de Pays de Montbéliard Agglomération. Cela représente une enveloppe de 35 millions d’euros, dont 7,9 millions d’euros pour cap-territoire. Le coût total de ces projets atteint 175,5 millions d’euros. Le contrat métropolitain signé avec la Région Bourgogne-Franche-Comté permet donc d’en financer près de 20 %.
54,8 millions d’euros pour la reconversion des sites PSA
« Les projets soutenus concernent le développement de l’attractivité, le tourisme, le développement durable et la transition écologique et énergétique, l’enseignement supérieur et la recherche, le soutien aux filières économiques stratégiques, les grands équipements structurants et la culture, précise le rapport présenté au pôle métropolitain Nord-Franche-Comté, le 12 juillet. Ils permettront d’accompagner le pôle dans sa structuration et de renforcer le rayonnement, national et international, du pôle métropolitain Nord-Franche-Comté et de la Bourgogne-Franche-Comté. » Ce contrat a été approuvé par les différentes collectivités adhérentes du pôle métropolitain et par le pôle métropolitain lui-même.
Sur l’ensemble des projets retenus, trois le sont dans le cadre du campus Belfort-Montbéliard, six dans le cadre de Territoire d’industrie et d’innovation et quatre dans le cadre du développement des parcs d’activités et des restructurations d’anciens sites industriels. Cette dernière thématique représente une enveloppe de 58,2 millions d’euros, soit un tiers de la totalité des projets. Et dans cette thématique, 91,4 % des financements concernent la reconversion d’une partie du site de PSA, dans le cadre de Sochaux 2022 et des modifications de l’usine PSA, vers une chaîne mono-flux. Dans les autres projets, deux le sont dans le développement numérique, six dans le renforcement de l’offre touristique, huit dans le développement des mobilités douces (dont sept sur le programme cap-territoire) et dix-sept dans l’aménagement de l’espace public et la conception d’équipements de proximité (dont seize éligibles à cap-territoire).
Manque de vision globale
« Ce programme est important car nous avons une communauté de destin, valide Éric Lançon, conseiller communautaire à PMA, lorsque ce rapport a été présenté. Mais elle doit s’appuyer sur une communauté de projets. » Ce contrat valide justement des projets à l’échelle du nord Franche-Comté. Mais sont-ce des projets communs ? « Les problèmes du pays de Montbéliard perdurent », regrette de son côté Martial Bourquin. Selon lui, ce contrat métropolitain, à l’image du premier projet Territoire d’innovation à grande ambition (Tiga), « est une montagne qui va accoucher d’une souris ». Il invite à investir plus massivement dans l’hydrogène. Il aborde aussi la question du tourisme. « Ce sont nos futurs emplois de service », relève-t-il, glissant qu’il faut plus investir dans cette direction. Le renforcement de l’offre touristique représente un investissement de 14 millions d’euros dans les projets sélectionnés, soit 7,9 % de l’investissement total. En filigrane, il regrette que l’investissement ne se fasse pas dans une politique globale. Ce sont des projets posés les uns à côtés des autres. Il déplore également que l’on n’ait pas retenu l’idée de cité de l’Industrie. « Si nous négligeons cela dans nos contrats de plan, nous passons à côté de projets de haut niveau », avertit le sénateur, citant l’exemple d’Ornans, où la politique touristique fut ambitieuse. Éric Lançon faisait le même diagnostique autour du tourisme, rappelant que cette activité représente 7 % du PIB régional et que ce sont des emplois non délocalisables. L’occasion de glisser également que la situation de l’office du tourisme du pays de Montbéliard n’est pas normale : manque d’ambition, de moyens et de ressources.
« Il faut que le nord Franche-Comté prenne le statut de métropole », a répondu Charles Demouge, à la volée, invitant les parlementaires à porter ce projet. Ce qui a provoqué l’agacement de Denis Sommer, qui lui a répondu avec véhémence, de d’abord déposer une demande. Puis Martial Bourquin de relever : « On parle de fusion de département, d’une nouvelle organisation du territoire. Il faut que ce soit un processus très démocratique. La métropole, c’est un an de débats. » Mais aussi un projet commun et la création d’un sentiment d’avoir une destinée commune. Un sacré défi.
- (1) Le pôle métropolitain Nord-Franche-Comté regroupe Pays de Montbéliard Agglomération, le Grand Belfort, le Pays d’Héricourt, la communauté de communes des Vosges du Sud (CCVS) et la communauté de communes Sud Territoire (CCST). Le Trois, dans sa conception du pôle métropolitain, associe également la communauté de communes Rahin et Chérimont. Cette définition détermine la différence de chiffres sur la population, alors que nous parlons de 317 000 habitants.
Formation, industrie, tourisme et
aménagement du territoire
En termes de projets, ce contrat participe à l’édification du campus métropolitain Belfort-Montbéliard, un investissement de 30,9 millions d’euros, porté notamment par le Grand Belfort, l’université de Franche-Comté, l’université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM), PMA et le syndicat mixte des transports en commun (SMTC), qui gère Optymo. La Région abonde à hauteur de 5,7 millions dans cette enveloppe (18,4 %), ajoutant un investissement de 15,3 millions d’euros, en propre, pour la construction de l’éco-campus, un bâtiment d’excellence autour de l’énergie. Dans la dimension Territoire d’industrie, des fonds sont fléchés vers le Mattern Lab – du nom d’un ancien ingénieur de PSA – dont le projet total avoisine 9,2 millions d’euros (dont 1,1 million d’euros d’aides par le contrat métropolitain). Ce projet vise à la création d’un écosystème d’innovations, autour de l’industrie 4.H, sur l’ancien site de PSA, à Sochaux. 7 millions d’euros sont aussi fléchés vers le développement de parcs d’activités et la restructuration d’anciens sites industriels (PSA Sud, Forges de Grandvillars), dont le total des projets atteint 58,2 millions d’euros. Sept projets touristiques sont retenus, représentant une enveloppe globale de 14 millions d’euros, dont une aide de 6,8 millions d’euros de la Région dans le cadre du contrat métropolitain. On parle de la création d’une salle d’exposition temporaire au musée d’art moderne-donation Jardot à Belfort, de la construction d’un pavillon de valorisation et d’interprétation du théâtre gallo-romain de Mandeure et d’un espace de valorisation des savoir-faire chez Cristel, à Fesches-le-Châtel.