Peugeot fait partie des fournisseurs de l’Élysée, pour les véhicules présidentiels, dès 1921. Certains véhicules sont des icônes, comme la Peugeot 604 de Valéry Giscard d’Estaing. D’autres ont eu une vie éphémère, comme la Peugeot 607 Paladine. Défilé du 14-Juillet.
Peugeot fait partie des fournisseurs de l’Élysée, pour les véhicules présidentiels, dès 1921. Certains véhicules sont des icônes, comme la Peugeot 604 de Valéry Giscard d’Estaing. D’autres ont eu une vie éphémère, comme la Peugeot 607 Paladine. Défilé du 14-Juillet.
Si L’Élysée et le Gouvernement ont récemment commandé des DS 7 Crossback, le lien avec l’historique territoire de Peugeot est conservé. Les véhicules sont adaptés par la firme Welp, qui s’installe dans le nord Franche-Comté, à Hérimoncourt (lire nos articles ici), sur l’ancien site PSA. Et l’histoire de la marque au Lion avec l’Élysée est longue.
Il y a 5 ans, le 14 juillet 2017, Emmanuel Macron se rend à la cérémonie du 14-Juillet à bord d’un Peugeot 5008, qu’il utilisera régulièrement ensuite. Que sait-on du véhicule ? Pas grand-chose. La voiture a été produite à Rennes, concède Peugeot dans un communiqué de presse. Elle a été confiée ensuite à une société bretonne, Centigon, pour la préparation et le blindage. À l’intérieur, la banquette arrière ne compte que deux sièges, contre trois dans le véhicule de série, avec une console centrale.
Cette longue histoire entre Peugeot et la présidence de la République débute en 1921. Alexandre Millerand a été élu président de la République en septembre 1920. En 1921, il roule en Peugeot Type 156, « première voiture fabriquée à Sochaux », rappelle Peugeot. « La Type 156 est le haut de gamme de la marque à l’époque avec un impressionnant moteur 6 cylindres en ligne de 5 954 cm3 développant… 25 chevaux », détaille la marque, qui appartient au groupe Stellantis.
L’éphémère Peugeot 607 Paladine
La mémoire collective se souvient aussi de l’iconique Peugeot 604 de Valéry Giscard d’Estaing, « vaisseau amiral de la marque », indique Peugeot. Pendant le mandat (1974-1981), quatre Peugeot 604 seront commandées par l’Élysée, qui troque les voitures noires par des voitures « vert mousse », à la demande de Valéry Giscard d’Estaing. Trois des quatre modèles sont des véhicules de série, version haut de gamme, animées par un V6 2,6 litres de 136 chevaux. Selon la marque, « le président [prenait] plaisir à [les] conduire parfois lui-même ». Le 4e modèle était une version limousine, pour les cérémonies d’apparat. « Réalisée en collaboration avec le carrossier Heuliez, elle bénéficie d’un empattement rallongé de 62 cm, au bénéfice des places arrière luxueusement aménagés, et d’un toit recouvert de simili noir. »
Près de 20 ans plus tard, l’Élysée acquiert la Peugeot 605 en 1991, en version rallongée et blindée, pour François Mitterrand. « Ce modèle équipé du moteur V6 de 170 ch a été doté d’un blindage en acier haute résistance et de vitres faites d’un composite verre et polycarbonate résistant aux balles », énumère Stellantis. La voiture affiche 2 500 kg sur la balance, soit 1 000 kg de plus que la version de série. « Cette limousine sert essentiellement aux chefs d’État accueillis en France comme Mikhaïl Gorbatchev, Hosni Moubarak ou le pape Jean-Paul II », explique le communiqué de presse. Des Peugeot 607 sont aussi dans le parc automobile de l’Élysée lors des deux mandats de Jacques Chirac (1995-2007) ; sa femme Bernadette roulait sur les routes de Corrèze à bord d’une 205 SR rouge, devenu aussi une icône.
En 2007, les équipes de Nicolas Sarkozy misent sur le spectaculaire pour l’investiture du nouveau président. Sort ainsi la Peugeot 607 Paladine, qui « fut sans doute la plus spectaculaire et la plus éphémères des voitures présidentielles de la Ve République », reconnaît Peugeot. On ressort ce concept-car présenté à Genève, au Salon de l’Automobile, en 2000. « Réalisé pour Peugeot par le carrossier Heuliez cette spectaculaire 607 est une limousine de plus de 5 mètres transformé en landaulet avec un toit tôlé et vitré escamotable qui découvre les places arrière », détaille Peugeot. Hermès aménage l’habitacle avec un cuir bleu et crème, un bar, deux fauteuils et un strapotin dos à la route pour les invités. À la demande du président, ce concept-car est extrait du musée Peugeot le 16 mai 2007 et roulera sur les Champs-Élysées. Le toit escamotable a obligé à réduire le volume du réservoir, limité à 6 litres ! Une réalité qui limite son usage. C’est l’unique fois qu’elle sera utilisée. Mais un usage suffisant pour rentrer dans l’histoire.
Histoire de protocoles
Lorsque le président de la République est à bord du véhicule pour une sortie officielle, la voiture est ornée d’un drapeau français fixé à l’avant droit du véhicule, du côté où le chef de l’État entre et sort précise Peugeot. Lorsqu’un second chef d’État ou de gouvernement accompagne le président français, le drapeau de son pays est fixé à l’avant gauche, du côté où il entre et sort du véhicule détaille Peugeot. « Jusqu’aux années 70, l’Élysée avait l’usage réservé des immatriculations 1PR75 à 5PR75 pour la voiture du Président. Plusieurs véhicules ont ainsi été immatriculés 1PR75. Cette tradition a ensuite pris fin, les voitures présidentielles portent aujourd’hui une immatriculation normale attribuée, de façon chronologique comme pour tous les véhicules, par le Service d’Immatriculation des Véhicules », note également la marque. Les voitures peuvent être conservées par le parc automobile de l’Élysée, d’autres vendues ou confiées à des musées. « Ainsi, la Type 156 de Millerand, la Peugeot 604 limousine de Giscard d’Estaing, la Peugeot 605 limousine de Mitterrand et la Peugeot 607 Paladine sont conservées par le Musée de l’Aventure Peugeot », rappelle le communiqué de presse.