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Robin Gremmel – AFP
Ophélie Claude-Boxberger, suspendue provisoirement suite à son contrôle positif à l’EPO, attend toujours sa convocation finale par l’antidopage, en parallèle de plusieurs dossiers devant la justice pénale.
Dopage: en attendant la commission des sanctions
Contrôlée positive à l’EPO le 18 septembre 2019 lors d’un stage à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales), précédant sa participation aux Championnats du monde de Doha (éliminée en séries du 3 000 m steeple), Ophélie Claude-Boxberger est suspendue provisoirement le 4 novembre par l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
Son ancien coach de jeunesse Alain Flaccus, également compagnon de sa mère, qui l’assistait pour son entraînement, s’était d’abord accusé de lui avoir inoculé une dose d’EPO à son insu, pendant qu’elle s’était assoupie, le 12 septembre à Font-Romeu.
Selon sa propre version, Alain Flaccus, 72 ans, expliquait avoir agi par jalousie envers le médecin de l’équipe de France Jean-Michel Serra, avec qui la demi-fondeuse de 31 ans entretient une relation sentimentale. Il espérait que les déboires de l’athlète rejailliraient sur le médecin, depuis licencié par la fédération.
Revirement de situation, il a changé vendredi sa version et assuré à l’AFP qu’il n’était “pas à l’origine de cette analyse positive à l’EPO”. “Monsieur Flaccus n’a pas fait d’injection à Mme Claude-Boxberger”, a ensuite précisé son avocat Me Jean-Baptiste Euvrard.
Saisie, la commission des sanctions de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) doit désormais convoquer Ophélie Claude-Boxberger pour une audience avant de la sanctionner (elle risque 4 ans de suspension) ou de la blanchir. “J’attends ma convocation depuis fin janvier et la fin des auditions. Le temps s’est arrêté. Depuis le 5 novembre, ma vie est en suspens et ça devient intenable”, déplore-t-elle auprès de l’AFP, coupée de ses soutiens financiers habituels. Plusieurs recours contre sa suspension provisoire ont été rejetés par le Conseil d’État.
Empoisonnement ou prise d'EPO: enquête à Paris, plainte à Montbéliard
Une information judiciaire, confiée aux juges d’instruction du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris, a été ouverte en novembre notamment pour trafic de produits dopants et administration de substance interdite, une procédure dans laquelle l’athlète a porté plainte contre Alain Flaccus.
En parallèle, elle a intenté une autre action judiciaire contre son ancien coach pour empoisonnement, dans une procédure de citation directe qui vise à le faire comparaître devant le tribunal de Montbéliard sans enquête de police. “La citation directe est une fumisterie juridique, on sait que ça ne donnera rien alors que le pôle santé du parquet de Paris a ouvert une instruction, on ne peut pas orienter de deux façons différentes l’action
publique. Ce sont des gesticulations médiatiques”, dénonce à l’AFP l’avocat d’Alain Flaccus, Me Euvrard. Une audience purement procédurale est prévue le 2 juillet à Montbéliard.
Agression sexuelle: menace de plainte
Au coeur d’une histoire familiale chaotique, Ophélie Claude-Boxberger assure avoir été victime d’agressions sexuelles de la part d’Alain Flaccus, alors son entraîneur et déjà compagnon de sa mère, lorsqu’elle était mineure. Elle explique à l’AFP envisager de porter plainte prochainement contre Alain Flaccus, qui nie fermement toute agression sexuelle. Une première procédure ouverte en 2009 avait été classée sans suite en 2011. La question de la prescription des faits pourrait se poser.