(AFP)
Un binôme de lieutenants de louveterie a tué l’animal vendredi vers 23h45, au cours d’une opération de défense d’un troupeau de bovins à Mouthe, “alors que trois loups étaient observés en situation d’attaque sur le troupeau concerné”, a indiqué la préfecture.
“Ce tir a été réalisé dans le cadre d’un tir de défense simple prévu par l’arrêté ministériel du 21 février 2024 et autorisé par arrêté préfectoral en date du 7 août 2024”, a précisé la préfecture. Elle ajoute que “les constatations faites par l’Office français de la biodiversité (OFB) quelques moments après le tir établissent qu’il a été réalisé dans les conditions requises par la réglementation”.
Il s’agit du deuxième loup abattu dans le cadre d’opérations de défense de troupeau depuis le début de l’année dans le Doubs, un premier animal ayant été tué le 24 août. Depuis février, 16 attaques ont été recensées dans le département, dont cinq sur la commune de Mouthe et plusieurs dizaines de bovins ont été blessés ou tués, indique la préfecture.
“Compte tenu de la fréquence des prédations sur bovins, des expérimentations sont menées dans le Val de Mouthe afin de définir des modalités de protection des troupeaux bovins adaptées à notre territoire et à notre élevage”, a rappelé le préfet du Doubs, Rémi Bastille, cité dans ce communiqué.
En juin, le tribunal administratif de Besançon avait annulé deux arrêtés préfectoraux autorisant des tirs contre le loup pour protéger des troupeaux installés dans le même secteur du département du Doubs, à Chaux-Neuve et à la Chapelle d’Huin, où le loup a fait son retour depuis quelques années. Le tribunal administratif avait rappelé que “le loup est une espèce protégée en vertu du droit européen” dont “la destruction est donc en principe interdite”.
Toutefois, la loi prévoit des dérogations pour prévenir des “dommages importants à l’élevage”. “Les tirs de défense simple peuvent intervenir dès lors que des mesures de protection sont mises en oeuvre ou que le troupeau est reconnu comme ne pouvant être protégé”, notamment par des mesures de gardiennage renforcé ou de surveillance renforcée, par l’utilisation de chiens de protection ou par l’installation de parcs électrifiés, avait ajouté la juridiction.