170 000 m2. C’est la surface du patrimoine bâti du groupement hospitalier de territoire nord Franche-Comté, qui comprend l’hôpital Nord- Franche-Comté (HNFC), avec les sites de Trévenans ou du Mittan à Montbéliard, ainsi que le centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) Le Chênois, à Bavilliers. L’HNFC compte 130 000 m2, dont 85 000 pour le site principal de Trévenans. Le CHSLD comptabilise 26 000 m2. À ces sites, s’ajoute le pôle logistique, également basé à Trévenans, qui s’étend sur 14 000 m2. « C’est un patrimoine significatif », sourit Sylvain Gable, directeur des services techniques et sécurité à l’hôpital Nord- Franche-Comté.
Avec cette surface, on dépasse largement les seuils fixés par le décret tertiaire, dont le premier décret date de 2017. Un second a été́ publié en 2019. Ce décret fixe des objectifs de réduction des consommations d’énergie aux propriétaires et exploitants de bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m2. Ces réductions doivent atteindre – 40 % en2030, – 50 % en 2040 et – 60 % en 2050. L’année de référence ne peut pas être antérieure à 2011. À Trévenans, on a pris l’année 2018, lorsque la consommation était complète, alors que l’établissement a ouvert au printemps 2017. Le pôle logistique, lui, fonctionne depuis 2015. Pour suivre ces évolutions, les établissements doivent déclarer leurs consommations sur la plateforme de l’observatoire de la performance énergétique, de la rénovation et des actions du tertiaire (Operat).
Le groupement hospitalier dispose d’un patrimoine bâti relativement jeune par rapport à̀ d’autres établissements hospitaliers français, d’une dizaine d’années. De fait, en termes de diminution de la consommation, « on ne peut pas demander la même chose à des bâtiments anciens et à des bâtiments nouveaux », constate Sylvain Gable, notamment ceux ayant une isolation extérieure. Au-delà des réductions à atteindre, l’Ademe, l’agence de la transition écologique, définit également des valeurs absolues de consommation, en fonction de l’activité du bâtiment. L’hôpital pourra ainsi s’appuyer sur cette référence.
25 000 points de surveillance
Contrainte de consommation, l’hôpital dispose de secteurs à température dirigée, comme les blocs opératoires, la réanimation ou encore les laboratoires. Un lieu où la température est constante, « quelles que soient les conditions extérieures », replace Sylvain Gable. Particularité supplémentaire, on chauffe également selon les consignes, notamment dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Les nouveaux bâtiments ont permis de faire d’énormes progrès en termes de consommation de chaleur, grâce à une meilleure enveloppe thermique. Du coté de l’électricité, par contre, la consommation a tendance a augmenté dans les bâtiments modernes. Les centrales de traitement de l’air sont énergivores. À Trévenans, on compte ainsi 5 000 m2 de locaux techniques.
Malgré ces spécificités, les équipes de l’hôpital se sont engagées dans un travail d’optimisation des consommations, en améliorant le pilotage. Elles ont lancé une gestion technique centralisée (GTC). À Trévenans, ce sont 25 000 points de surveillance qui ont été installés lors de la construction, qui peuvent être pilotés à distance. « Nous avons déjà fait des économies substantielles », apprécie Sylvain Gable. Et ces logiques ont été engagées bien avant le décret tertiaire. « Nous avons déjà fait une bonne partie du chemin pour les objectifs de 2030 », se réjouit-il. Entre 2022 et 2023, par exemple, le groupement a encore baissé de 5 % ses consommations d’électricité et de 8 % ses consommations de chaleur, poursuivant ainsi un plan d’actions d’économies d’énergies. Trévenans dispose également d’une chaudière biomasse, un système apprécié lorsque les prix de l’énergie ont flambé.
L’hôpital vient d’investir 2 millions d’euros dans la construction d’une ferme solaire, à proximité immédiate de l’établissement. Elle s’étend sur 2 ha et compte 3 000 panneaux photovoltaïques. Elle enregistre une puissance de 1,5 mW. Elle doit permettre de produire l’équivalent de 12 % de la consommation électrique du site de Trévenans, hors pôle logistique. L’investissement doit être amorti en 6 ans. Une étude devrait être lancée prochainement pour solariser les parkings et accroître cette production locale.