Le conseil départemental du Territoire de Belfort et le conservatoire botanique national de Franche-Comté viennent de publier L’Atlas de la flore du Territoire de Belfort. Un objet aussi beau que pratique.
Le conseil départemental du Territoire de Belfort et le conservatoire botanique national de Franche-Comté viennent de publier L’Atlas de la flore du Territoire de Belfort. Un objet aussi beau que pratique.
« C’est une bible », assure Françoise Presse, présidente du conservatoire botanique national de Franche-Comté. Avec ses 3 kg, ses 1 318 taxons décrits et classés par ordre alphabétique, ses 736 photos et 1 302 cartes, l’Atlas de la flore du Territoire de Belfort propose une étude exhaustive du monde merveilleux des espèces végétales du territoire. Une photographie de sa flore et de sa répartition, qui a nécessité plus de 10 ans de travail. Une mission herculéenne.
Quatre milieux
En 2004, une réunion rassemble le conservatoire botanique, la direction de l’environnement de Franche-Comté et le conseil général du Territoire de Belfort. « On estime que le Territoire de Belfort a perdu 50 % de sa flore », rapporte Christophe Hennequin, en évoquant des propos tenus par un intervenant à l’occasion de cette réunion. « Mais on ne pouvait pas dire cela comme ça, sourit l’auteur et coordinateur de l’atlas. Il fallait le prouver. » De cette réunion est née la collaboration entre le conservatoire botanique et le conseil départemental. Christophe Hennequin a été embauché pour réaliser cette mission. « On voulait savoir ce qu’il y avait dans le territoire, explique le botaniste. « Nous avons découvert un petit territoire, mais très riche. »
Quatre milieux se distinguent de cette étude : une flore de montagne ; une flore de milieu acide, avec un piémont ; une flore de milieu calcaire avec Belfort et le plateau de Croix ; et un milieu original, dans le Sundgau, avec de nombreux étangs, correspondant à l’ancien lit du Rhin, avec que les Vosges ne s’élèvent. « Le Territoire de Belfort est un trait d’union entre la plaine d’Alsace, la Franche-Comté et les Vosges », détaille le botaniste, qui a travaillé avec plusieurs botanistes amateurs.
Quelques espèces emblématiques
- Lysimaque à fleurs thyrse, avec 5 stations, notamment près du Malsaucy
- Drosera, une plante carnivore
- La grassette, que l’on trouve au sommet du ballon d’Alsace
- Elatyne orthosperma, découverte au cours des recherches. N’existe que dans le Territoire de Belfort en Franche-Comté, dans le secteur du Malsaucy.
Un outil à la décision
Cet ouvrage est publié 125 ans après celui de Parisot et Pourchot, qui avait écrit Notice sur la flore des environs de Belfort. Une comparaison raisonnée est possible entre ces deux photographies, même si une lecture critique est de mise à l’égard de l’étude menée au XIXe siècle. « Il y a une perte de l’ordre de 10 % des taxons », constate le botaniste, après comparaison entre les deux études. À l’inverse, on s’est aperçu que certaines plantes vivaient mieux aujourd’hui. C’est le cas de la viscaire, dans le secteur de l’aérodrome de Chaux. « Il y a une belle population, alors que cette plante, relativement rare, a été longtemps sur liste rouge », détaille Christophe Hennequin.

« C’est un outil d’aide à la décision pour les collectivités », insiste Françoise Presse. « C’est important dans l’aménagement du territoire, adhère Marie-Claude Chitry-Clerc, vice-présidente en charge de l’environnement. Il est important que l’on puisse porter à la connaissance des communes des et opérateurs d’aménagement la richesse du territoire. » Cet atlas est aujourd’hui un outil précieux et exhaustif de la flore du Territoire de Belfort. Il fournit une photographie rigoureuse. C’est aussi une base solide pour étudier l’évolution des milieux dans le futur.
Rigueur scientifique
Pour permettre l’étude, le Territoire de Belfort a été découpé en une quarantaine de carrés de 5 km de côté. Les botanistes ont étudié les prairies, les milieux humides, la forêt ou encore les milieux rocheux de ces espaces. Lorsque l’on connaissait mal une commune, elle était étudiée de manière plus approfondie. Chaque fiche de l’atlas est composée d’une carte avec la localisation des stations d’accueil du taxon dans le département, d’une description, d’une explication sur sa répartition nationale et locale, sur son écologie et sur son état de conservation au regard de la littérature scientifique.