Une étape importante vient d’être franchie par le projet de construction de deux immeubles du bailleur social belfortain Territoire Habitat, dont un fonctionnant grâce aux technologie de l’hydrogène et autonome en énergie. L’assistance maîtrise d’ouvrage énergie (AMO énergie) vient d’être notifiée. Elle permet de se projeter précisément sur l’innovation.
Une étape importante vient d’être franchie dans le projet de construction de deux immeubles démonstrateurs du bailleur social belfortain Territoire Habitat, dont un fonctionnant grâce aux technologies de l’hydrogène et qui serait autonome en énergie. L’assistance maîtrise d’ouvrage énergie (AMO énergie) vient d’être notifiée. Elle permet de se projeter précisément sur l’innovation. – mis à jour le 20 octobre 2020, à 15h58.
Territoire Habitat, le bailleur social du Territoire de Belfort, a voulu cadrer au plus près le projet de construction de deux immeubles démonstrateurs de 15 logements, au Parc à Ballon ; l’un des deux est chauffé grâce à la technologie hydrogène et il est autonome en énergie. Ce cadrage juridique vise « à ouvrir une voie aux autres bailleurs », explique Jean-Sébastien Paulus, directeur général de Territoire Habitat. La première étape a donc consisté à travailler avec un cabinet pour définir le modus operandi et la marche à suivre. « Si des collègues s’y engouffrent, note Jean-Sébastien Paulus, il y a un besoin que ce soit reproductible. »
La première marche du déploiement opérationnel identifiée par ce cadre juridique a été d’organiser un appel d’offre pour une assistance à maîtrise d’ouvrage énergie. Le cabinet Carbonext, qui a été retenu, va aider « à la rédaction du cahier des charges du marché de l’innovation », relève le directeur de Territoire Habitat. Un marché de l’innovation qui doit être publié début d’année 2021. Ensuite, ce cabinet aidera Territoire Habitat à étudier les offres soumises par les candidats et les solutions techniques qu’ils proposent. Le cabinet assiste également le bailleur dans le « dialogue » entamé ensuite avec chaque candidature, qui vise « à régler tous les points sujets à interrogation », explique Florence Duga, directrice générale adjointe de Territoire Habitat.
Des solutions déjà identifiées
« Le marché innovation qui sera mis en œuvre aura pour objectif de rassembler les différentes solutions commercialisées existantes sur le marché pour les assembler dans un système complet de production d’hydrogène à base [d’énergie renouvelable], stockage et utilisation par une pile à combustible. Couplé à des batteries, le système pourra produire l’électricité nécessaire aux besoins énergétiques du bâtiment », détaille la fiche de projet, l’une des 29 actions retenues dans le dispositif « Territoire d’innovation, transformation d’un territoire industriel ».
Dans ces solutions existantes, on envisage notamment des panneaux solaires hybrides. « Efficaces été comme hiver, ces panneaux emmagasinent l’énergie solaire, éolienne et hydraulique et la transforment en électricité », indique Territoire Habitat dans La Lettre aux locataires de septembre 2020. Le dispositif a déjà été installé à Belfort, dans la rénovation de 36 logements des 10, 12 et 14 rue Faidherbe. « C’est bluffant », assure Jean-Sébastien Paulus.
Réduire les charges locatives
Sur le papier, la stratégie énergétique vise à stocker l’hydrogène entre avril et septembre (voir graphique) ; l’hydrogène est fabriqué par électrolyse de l’eau grâce au surplus électrique issus de la production des panneaux solaires hybrides. L’hydrogène stocké est transformé en électricité via une pile à combustible et utilisé entre octobre et avril. « Ce n’est évidemment pas une anticipation puisque nous ne connaissons pas aujourd’hui le dispositif qui sera déployé à l’issue de la consultation sur le marché d’innovation », prévient toutefois Jean-Sébastien Paulus.
L’objectif de ce bâtiment autonome est de réduire les charges locatives. « Les charges de chauffage et de réchauffage de l’eau chaude sanitaire (y compris frais de maintenance) sont en moyenne de 800 euros par logement et par an (100 euros de frais de maintenance et 700 euros de coûts d’énergie). L’utilisation d’un bâtiment autonome en énergie permettrait de réduire fortement les charges locatives, indique la fiche du projet à ce sujet. Du fait de la complexification des systèmes, les frais de maintenance augmenteront, estimés à terme à 150 euros par logement et par an, mais les frais d’énergie disparaîtront. La baisse des charges d’énergie sera donc de plus de 80 %. » Il y aura toujours des charges, liées à la maintenance de l’ascenseur ou du nettoyage par exemple, mais elles ne seront plus marquées par la consommation d’énergie.
Après cette seconde étape qui permettra de notifier le marché de l’innovation – Le bailleur se donne 6 mois pour notifier, mais ce calendrier n’est pas figé, il peut évoluer en fonction du temps nécessaire aux dépôts des dossiers et du délai de dialogue avec les candidats – on publiera le marché de conception-réalisation des bâtiments. La dernière étape. À ce moment-là, on saura comment le système doit fonctionner. Et la volonté sera, dans la mesure du possible, de travailler avec des entreprises du Territoire de Belfort, « en mettant en lumière les compétences hydrogène du Territoire de Belfort », indique la direction de Territoire Habitat. Le début des travaux ne doit pas être attendu avant l’automne 2021.