9 citoyens sont à la recherche d’un terrain d’environ 6 hectares dans le Territoire de Belfort pour construire un éco-lieu où vivre et travailler tous ensemble. Ils racontent ensemble leur histoire, leur parcours et leur crainte sur cette aventure qui les attend.
9 citoyens sont à la recherche d’un terrain d’environ 6 hectares dans le Territoire de Belfort pour construire un éco-lieu où vivre et travailler tous ensemble. Ils racontent ensemble leur histoire, leur parcours et leur crainte sur cette aventure qui les attend.
Florent, Mélanie, Jérôme, Catherine, Elise, Maxime, Amandine, Ophélie et Virginie. Voici les prénoms de 9 personnes qui se sont liées d’une amitié profonde et qui partagent une envie : celle de construire un éco-lieu. Tout est parti d’une discussion entre Catherine et Elise, deux amies. Puis d’Ophélie, baby-sitter des enfants de Catherine. « Nous avons beaucoup discuté toutes les trois autour des sujets environnementaux », confie Catherine. Sur un groupe facebook, elles rencontrent Jérôme et Mélanie, puis Maxime et Virginie. L’histoire commune démarre en avril 2021.
« Avec le confinement, nous nous sommes nourri de l’envie de ne plus être enfermé. Nous voulions être dans la nature, pouvoir partager. Mutualiser les outils, les habitats, les compétences », détaille Catherine. Au-delà de ça, il y a l’ambition écologique, pour tous, de construire des habitats où les sols ne sont plus artificialisés. Un lien pour devenir indépendant en eau, en énergie. Un lieu pour réduire, aussi, au maximum leur empreinte carbone. « Nous aurons chacun notre petite maison. A hauteur de nos besoins familiaux. Mais nous aurons une buanderie commune. Une cuisine partagée. Une chambre d’amis commune. Un atelier commun… Il n’y a pas besoin d’avoir neuf machines à laver », expose le collectif.
De cette idée, les 9 amis se renseignent et se font accompagner dans leur projet par l’Etat, dans le cadre du dispositif “compagnon d’habitat collectif”. Ils sont mis en lien avec l’association In’Terre ActiV, qui leur donne des outils. Pour mieux communiquer. Pour visualiser les peurs et en débattre. Pour nourrir des relations saines et gérer les conflits. « Nous avons été formés sur la communication éclairée, bienveillante par exemple », rapporte le groupe d’amis. Désormais, ils intègrent le dispositif RARES : l’une des dernières étapes, pour approfondir le modèle économique et la structure juridique de l’éco-lieu.
Lors de notre rencontre, lundi 30 mai, le groupe déroule sur la table de jardin de grandes affiches : le tableau des règles d’organisation, le tableau pour rappeler des règles de communication Mais aussi, la liste des peurs, pour en discuter, en éradiquer. « Celle qui était commune à nous tous, c’est la crainte financière », explique Jérôme.
Un lieu ouvert sur l’extérieur
Pour la plupart d’entre eux, le projet est de se créer un emploi au sein de l’éco-lieu. Elise, par exemple, mène une reconversion en poterie artisanale pour créer un atelier sur le futur éco-lieu, avec une boutique. Mélanie, de son côté, a un projet de micro-crèche en lien avec la Caf. « La crèche sera liée à la pédagogie par la nature. Il pourrait y avoir des ateliers de poterie avec Elise, du ramassage de fruits et légumes avec un maraîcher, pour sensibiliser dès le plus jeune âge », explique-t-elle. Virginie pense, de son côté, à un café associatif. « Nous voulons rester ouverts sur l’extérieur. C’est même une ambition : donner des conférences, faire des ateliers dans le café par exemple », narre Virginie. « L’idée, c’est de donner envie aux gens de venir, et pourquoi pas de faire pareil. On veut montrer que c’est possible. Nous ne sommes pas des hippies », plaisante Catherine. Le groupe déborde d’idées, mais garde aussi les pieds sur terre. Pour la plupart, cette crainte du financier reste un frein à l’idée de travailler au sein de l’éco-lieu dès le départ. Mais c’est une ambition pour tous.
« Si on a assez de terres, nous pourrons nous lier à un maraîcher pour qu’ils puissent l’exploiter », sourit Virginie. Des affiches ont déjà été préparées pour lancer la recherche. Mais maintenant, ce qui manque, c’est le terrain. Le groupe peine à trouver un terrain de 6 hectares, de préférence. « Il faut aussi que ce soit dans une commune éligible à la Caf », rappelle Virginie, dans l’idée de construire une micro-crèche. « Et que ce soit compatible avec le PLU », complète Catherine. Ils ont déjà démarché plusieurs communes, des agriculteurs, des propriétaires privés : en vain. Ils appellent toutes les personnes qui auraient des idées à les aider. Et sont déjà impatients. « Une fois que nous aurons le terrain, on peut monter une maison en dix jours à plusieurs ! », se réjouit Catherine. Ils rappellent, pour ceux qui seraient intéressés de les rencontrer, qu’ils seront présents sur le marché d’été de Buc le 19 juin de 10h à 17h.