40% de la surface du territoire recouverte de forêts
Dans l’Arc jurassien, les forêts prédominent. Plus de 40% de la surface totale du territoire arbore une couverture sylvestre. S’étendant de part et d’autre de la frontière franco-suisse, les forêts de chaque côté sont bien plus boisées que la moyenne de leur pays respectif. En conséquence, la filière forêt-bois est très développée sur le territoire, relève L’Ostaj, qui regroupe l’Insee Bourgogne-Franche-Comté et les Services de statistique de Neuchâtel et Vaud. Ensemble, ils ont conduit une étude transfrontalière, intitulée « Forêt et récolte du bois dans l’Arc jurassien » pour en comprendre la dynamique, présentée ici en cinq points-clés.
270 millions de mètres cubes de bois
Le volume total de bois de la forêt de l’Arc jurassien a été estimé en 2022 à 270 millions de mètres cubes. Si la densité est équitablement répartie des deux côtés de la frontière, la diversité des essences diffère en revanche. La Suisse fait état d’un stock d’arbres résineux plus élevé que la France, à 69% contre 49%.
3,8 millions de mètres cubes récoltés en 2022
3,8 millions de m3 de bois ont été récoltés dans l’Arc jurassien en 2022. Les deux tiers de cette récolte sont destinés au bois d’œuvre et grumes (soit le tronc coupé d’un arbre qui n’a pas encore subi de traitement). Le bois récolté servira autrement en bois-énergie ou en bois-industrie. Les espèces d’arbres résineux constituent une part prépondérante des récoltes, en raison de leur croissance rapide et de la rentabilité économique qu’elles génèrent. Elles constituent par exemple 90% du bois transformé.
2,5% de hausse annuelle des récoltes
Les volumes de bois récoltés ont progressé continuellement dans l’Arc jurassien. En dix ans, l’augmentation se chiffre à hauteur de 800 000 m3, ce qui correspond à une hausse annuelle de 2,5%. Cette hausse est plus marquée dans l’Hexagone, à hauteur de 3,9% par rapport à la Suisse qui ne fait état d’une augmentation que de 1,2%. « La crise sanitaire liée notamment aux scolytes, qui touche en particulier les épicéas, explique en partie l’augmentation de la production ces dernières années, du fait des coupes sanitaires réalisées pour limiter l’extension de l’épidémie » analyse, l’étude franco-suisse. Le scolyte, insecte de la famille des coléoptères, s’immisce sous l’écorce des arbres sans distinction pour en dévorer le bois tendre qui se trouve dessous. Les arbres touchés subissent des dommages importants, qui peuvent se répandre rapidement et dévaster les forêts. La présence de cet insecte est favorisée par le dérèglement climatique et les périodes de sécheresse estivale, qui se sont multipliées ces dernières années.
Une filière comptabilisant 10 200 emplois
10 200 emplois dépendent de la filière bois dans l’Arc jurassien, plutôt équitablement répartis de chaque côté de la frontière. Ils se divisent en plusieurs segments d’importance, qui comprennent notamment la sylviculture, le sciage du bois, le travail du bois, l’industrie papier-carton et la construction en bois. Parmi eux, 550 frontaliers français ont pris le parti de traverser la frontière pour aller travailler en Suisse, dont 24% ont moins de 25 ans.
Seulement 20% de main-d’oeuvre féminine en France
La main-d’œuvre féminine est très peu présente dans la filière bois de l’Arc jurassien franco-suisse. Le côté français compte moins de 20% de salariées, pour 13% côté suisse. L’étude constate néanmoins que la profession se féminise progressivement depuis une petite décennie, les femmes se tournant plus vers des postes dans la fabrication d’objets en bois ou dans l’industrie du papier-carton.