Une désherbineuse. Le terme ne parlera sûrement pas à tout le monde, mais cet équipement agricole permet de coupler désherbage mécanique et protection chimique des cultures. Munie d’une cuve, il dispose d’un système de pulvérisation de précision qui permet à l’agriculteur de limiter les passages dans la parcelle et d’économiser les produits chimiques en ne traitant que le rang. Équipée de caméras, la machine est capable de faire la différence entre des mauvaises herbes et les pousses de maïs pour arracher seulement les adventices.
Ce vendredi 6 juin, Pays de Montbéliard Agglomération a présenté cet équipement, « mécanique de nouvelle génération », acheté par ses soins pour protéger le captage de la Beaumette. Un captage essentiel à l’alimentation de 6 600 habitants. Objectif de cette acquisition : limiter l’usage des produits phytosanitaires à l’origine de pollutions diffuses. Tout comme l’avait fait le Sud Territoire il y a deux ans (lire ici).
Captage classé « prioritaire »
Pour l’historique, depuis 2002, le captage de la Beaumette, situé sur un territoire karstique vulnérable, fait l’objet d’une surveillance accrue. Des résidus de pesticides y ont régulièrement été détectés, avec la présence dans cette eau de 15 substances actives d’origine agricole et non agricole, justifiant dès 2010 son classement parmi les 507 captages prioritaires du Grenelle de l’environnement. En réponse, des actions de fond ont été engagées, notamment auprès des agriculteurs, pour promouvoir des pratiques plus vertueuses.
Entre 2011 et 2020, un comité de suivi réunissant institutions locales et agences environnementales a piloté de nombreuses mesures, dont le développement du désherbage mécanique. « Entre 2011 et 2020, près de 70% des surfaces de maïs de l’aire d’alimentation de captage (AAC) ont été désherbées mécaniquement, contribuant à une baisse significative de l’indicateur de fréquence de traitements (IFT) et à une amélioration mesurée de la qualité de l’eau », précise PMA
En 2025, PMA franchit une nouvelle étape en investissant 103 800 euros HT dans une désherbineuse plus rapide, plus précise et plus performante, « remplaçant un matériel arrivé en fin de vie ». L’équipement sera mis à disposition des exploitants agricoles de l’ensemble du territoire, précise l’Agglo.
12 communes concernées
PMA ambitionne aussi d’élargir cette méthode à d’autres cultures comme les céréales de printemps ou d’hiver, et d’expérimenter des techniques innovantes telles que le colza associé.
Chaque année, la collectivité consacre environ 40 000 euros à la protection de la source, précise-t-elle, dont 15 000 financés par l’Agence de l’eau. Le captage de la Beaumette produit près de 407 000 m³ d’eau potable par an. Et ce sur 12 communes dont 9 sur PMA : Allondans, Echenans, Issans, Montenois, Présentevillers, Saint Julien-lès-Montbéliard, Raynans, Sainte-Marie, Semondans, et trois hors PMA : Arcey, Désandans, Aibre.