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La décision du tribunal a été mise en délibéré au vendredi 24 mai à 08 h 30. Cette fromagerie est accusée d’avoir pollué et tué de nombreux poissons dans les ruisseaux de Placey et Noironte, en rejetant des eaux mal traitées par sa station d’épuration, du 31 mai au 2 juin 2022. Poissons morts par dizaines, eaux grisâtres et odeurs septiques: la procureure Claire Keller a énuméré à l’audience les éléments attestant selon elle d’une « pollution anormale localisée au niveau de la fromagerie » et qui « empêchent toute vie aquatique ».
« Cette pollution est assumée et totalement volontaire », a estimé Dominique Landbeck, l’avocat de la Fédération de pêche du Doubs, l’une des associations environnementales parties civiles. Il dénonce la « pollution réitérée » d’une fromagerie qui « ne respecte pas sciemment la législation », en déversant des quantités d’effluents supérieures à ses autorisations administratives.
« C’est de l’eau propre et épurée qu’on rejette, les chiffres le montrent, ils respectent ceux de l’arrêté préfectoral » qui encadre les rejets de la station d’épuration de la société, a contesté Me Jean-Baptiste Dubrulle. L’avocat de la défense a demandé la relaxe, estimant que « la responsabilité de la société Mulin n’est pas établie ». La mortalité piscicole, constatée « sur trois jours seulement, pas avant, pas après », peut être « liée à la sécheresse de mai 2022 », a-t-il plaidé.