La Redevance d’enlèvement des ordures ménagères incitative (Réomi) remplace depuis le 1er janvier 2024 la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (Téom) dans le pays de Montbéliard. Contrairement à cette dernière, la Réomi repose sur un principe d’incitation : les habitants paient en fonction de leur production de déchets non recyclables. Elle se compose de deux parts. Une part fixe, couvrant les frais de collecte et de traitement des déchets, ainsi que l’accès aux déchetteries. Une part variable, dépendant du nombre de levées du bac d’ordures ménagères. Les premières douze levées sont incluses dans la part fixe. Toute levée supplémentaire est facturée, encourageant les habitants à réduire leurs déchets.
Après une année blanche en 2023 pour habituer les habitants à ce nouveau système, les résultats de 2024 dressent un « premier constat encourageant », a souligné Charles Demouge, président de Pays de Montbéliard Agglomération, lors de la cérémonie de vœux de l’agglo. Entre 2022 et 2024, le poids des ordures ménagères incinérées enregistre une baisse de 34,9 %, passant d’une moyenne de 216 kg par habitant et par an à 140 kg. Daniel Granjon, vice-président en charge notamment des déchets, précise que cette baisse est supérieure à l’objectif initial de 150 kg par habitant, ce qui représente une réduction totale de 10 000 tonnes par an . « Un chiffre qui devra être consolidé en 2025 », affirme Charles Demouge. Dans l’ensemble, les communes ont bien compris ce nouveau fonctionnement. Certaines communes comme Longevelle ou Colombier-Fontaine, qui avaient depuis plusieurs années adopté ce mode de fonctionnement, se distinguent même « par un tri exemplaire », note Daniel Granjon.
Les grands ensembles
Par ailleurs, des difficultés persistent dans les grands ensembles de Montbéliard et Audincourt. « Jusqu’à 40 % des déchets des bacs jaunes y sont non conformes, entraînant un surcoût important », explique Daniel Granjon. En effet, les bacs mal triés sont traités comme des ordures ménagères à un coût de 195 euros par tonne, puis sont incinérés pour un coût de 115 euros. Un surcoût de 50 %. Ce mauvais tri a coûté 500 000 euros supplémentaires à la collectivité en 2024 et cela a pénalisé ces grands ensembles qui sont surfacturés, car les bacs jaunes ont été facturés comme des bacs d’ordures ménagères.
Pour remédier à cette situation, PMA travaille avec les bailleurs sociaux pour améliorer les infrastructures de tri, explique Daniel Granjon. Des rencontres tous les deux mois pour faire le point et envisager des solutions adaptées. « C’est l’un de nos axes de travail pour 2025 », concède-t-il. Concernant le centre-ville de Montbéliard, l’installation des bac jaunes est en cours, assure-t-il. Pour les bons trieurs, « de plus en plus peuvent gagner de l’argent en changeant le volume de leur bac d’ordure ménagère en passant de bac de 120 litres à des bacs de 80 litres. Ils peuvent aussi avoir moins de levées de poubelles », détaille encore l’élu.
En parallèle, l’Agglomération espère « pouvoir commencer dès cette année la modernisation de nos déchetteries en lançant les études sur celle de Seloncourt », a détaillé Charles Demouge, lors de la cérémonie des vœux de PMA. La transformation de l’usine d’incinération, amorcée en 2022, vise à détruire un four et à rénover l’autre pour créer une unité de valorisation énergétique. Cette installation contribuera à chauffer l’équivalent de 7 000 logements du quartier de la Petite-Hollande, ainsi que des bâtiments administratifs et universitaires (lire ici).
La collecte des biodéchets en bonne voie
Pour faciliter le tri des biodéchets, PMA a installé des biobornes à travers l’ensemble du territoire, y compris à Montbéliard où une vingtaine de bornes ont été mises en place. Ces bornes permettent aux habitants de déposer leurs déchets alimentaires, qui sont ensuite acheminés vers une usine de méthanisation pour être valorisés en énergie. Des bioseaux et des sacs en papier sont distribués aux habitants pour faciliter cette démarche. Cette collecte des biodéchets progresse également, avec un volume en hausse : 1 500 tonnes collectées en 2024 contre 900 tonnes en 2023. PMA vise 1 800 tonnes en 2025, développe Daniel Granjon.