(AFP)
Plusieurs centaines de personnes ont participé à une manifestation en faveur du loup ce samedi après-midi, 11 mars, à Besançon, à l’appel d’organisations de protection de la faune et de la biodiversité. La prédation lupine s’est fortement développée en 2022 dans le haut Doubs, affectant particulièrement les bovins. Dans le seul département du Doubs, 25 bovins ont été tués, 29 blessés et un ovin a été blessé, selon la préfecture. Cette situation a conduit le préfet du Doubs à délivrer des autorisations de tirs de défense simple pour protéger les troupeaux, au grand dam des associations de protection de la faune.
Samedi, quelque 500 personnes, selon la police, ont défilé dans le centre-ville de Besançon pour dénoncer ces tirs, certains brandissant des photos de loup ou des peluches représentant l’animal. “Moi je peux cohabiter avec le loup mais pas avec les cons” ou “Pas touche au loup” proclamaient certains panneaux.
En tête de cortège marchaient la maire de Besançon, Anne Vignot, et la nouvelle secrétaire générale d’EELV Franche-Comté, Dominique Voynet. “Je veux témoigner de ma conviction qu’on peut concilier un pastoralisme vivant, une activité agricole vivante, et la présence des grands mammifères sauvages, a déclaré Mme Voynet. J’ai été à l’origine des premiers plans loups au moment où le loup est revenu dans le Mercantour ; je suis convaincue qu’il faut adapter les mesures à la réalité économique et sociale du haut Doubs, parce que l’activité laitière n’est évidemment pas comparable à l’activité ovine”, a poursuivi l’ancienne ministre de l’Environnement du gouvernement de Lionel Jospin entre 1997 et 2001.
“La diversité des espèces, ça nous protège aussi. Si on n’avait pas éradiqué tous les renards, on aurait peut-être moins de campagnols qui pullulent dans les herbages du haut Doubs”, a-t-elle remarqué, appelant à “réapprendre à vivre avec cette diversité.”
” La cohabitation est possible, il y a plusieurs pays qui le prouvent: l’Italie, l’Espagne, pour un territoire égal au nôtre ont trois fois plus de loups, les loups ne sont pas tirés et la cohabitation se passe bien”, a assuré Michèle Budna, présidente du Pôle grands Prédateurs, organisatrice de la manifestation.
Parmi les mesures à mettre en place pour protéger les troupeaux, elle a cité la mise en place de chiens de protection, de clôtures électriques, ou encore le gardiennage.