Après avoir passé l’hiver en Afrique sub-saharienne, en Afrique du Nord, en Espagne, voire même à présent dans le sud de la France, les cigognes sont en train de regagner leurs aires de reproduction. Sur la route du retour, la Bourgogne-Franche-Comté est un des lieux de passage. Les cigognes arrivent par le sud en suivant la vallée du Rhône, de la Saône, avant de bifurquer pour rejoindre la vallée du Doubs, puis celle du Rhin.
Cette période, appelée période de « migration prénuptiale » dure de mi-janvier et jusque fin avril. Des milliers de cigognes traversent le territoire, avec un pic de passage de mi-février à mi-mars. « Dans cette période, l’observation de cigognes est quotidienne », relate la ligue de protection des oiseaux Bourgogne-Franche-Comté (LPO).
Où les voir ? Les cigognes apprécient les pylônes électriques, les hauts bâtiments, les grands arbres isolés ou encore les vastes étendues de champs et de prés. La LPO invite les habitants à signaler leurs observations pour participer au développement des connaissances autour de l’espèce. Pour cela, les habitants peuvent signaler les groupes de cigognes en précisant le nombre d’individus, le lieu, la date, l’heure de passage et joindre éventuellement une photo. « Ces données sont précieuses pour aider la LPO à préciser les cartes de flux migratoires », explique-t-elle. Les observations recensées permettront d’inscrire des informations sur une carte de migration en temps réel et permettent aussi sur certaines localisations de dépêcher un ornithologue sur place muni d’une longue-vue pour relever les bagues des cigognes en passage migratoire.
Attention, cependant, à rester bien à distance pour les déranger le moins possible. « La phase de migration représente des centaines voire milliers de kilomètres à parcourir pour les cigognes blanches. Chaque envol non utile implique une dépense énergétique importante », sensibilise la ligue.
Espèce protégée
Pourquoi un si grand intérêt pour leur observation ? Car en 1974, la cigogne blanche était au bord de l’extinction en France avec seulement 11 couples nicheurs dont 9 en Alsace. En cause : les changements de leur milieu naturel (drainage des marais, usage intensif des pesticides…).Mais aussi la hausse des aléas climatiques lors de la migration, sur les lieux d’hivernage, ou encore la prédation par l’homme en Afrique. Entre-temps, des actions ont permis d’inverser la balance. La France compte désormais plus de 5 000 couples nicheurs, en augmentation régulière depuis 40 ans. En 2024, 560 couples ont été recensés en Bourgogne-Franche-Comté.
Mais la situation « reste fragile », détaille la LPO. « Elle nécessite la poursuite d’actions de préservation des zones humides et de neutralisation de lignes électriques ». La ligue explique travailler en ce sens avec Enedis « depuis plusieurs années » pour préserver l’avifaune en posant, par exemple, des protections isolantes sur les lignes pour éviter l’électrocution des oiseaux.
Comment et où partager ses observations ?
- Saisir vos observations sur la base de données www.faune-bfc.org. Après une inscription gratuite, vous pourrez ajouter vos données et consulter les dernières observations.
- Utiliser l’application mobile « Naturalist » liée à la base Faune-BFC, avec la possibilité d’enregistrer vos données en direct depuis votre poste d’observation avec la fonction géolocalisation.
- Notifier vos observations via la messagerie des réseaux sociaux de la LPO Bourgogne-Franche-Comté sur Facebook ou Instagram.