« En 2022, la Bourgogne-Franche-Comté a été marquée par plusieurs épisodes d’orages, d’inondations par ruissellement, de grêle et de vents violents de mai à juin. Ces événements rappellent les effets significatifs que peuvent présenter les inondations pour un territoire », rappelle le préfet du Territoire de Belfort à l’occasion du séminaire consacré à la gestion du risque inondation organisé à Delle. Un séminaire centré autour de deux conférences débats thématiques sur la réduction de la vulnérabilité du bâti aux inondations et la gestion des inondations par ruissellement. Un rapport a été transmis à la suite pour détailler les réalités locales.
Un habitant sur trois concerné par un risque d’inondation
En Bourgogne-Franche-Comté, près de 950 000 habitants sont exposés aux inondations, soit environ 35% de la population. Un fait qui a coûté entre 1995 et 2016, 167 millions d’euros (coût cumulé des sinistres). Soit plus de 8 millions par an.
Par contre, pour prévenir le risque, seul 1,5 million d’euros est mobilisé chaque année dans la région. Ce sont aussi 400 000 personnes qui sont exposées à des inondations par ruissellement (lors de pluies exceptionnelles ou d’orages violents et que la capacité d’infiltration est insuffisante) dans la région, selon la caisse centrale de réassurance. Un nombre qui pourrait grossir. Car si à l’avenir, les cumuls annuels de précipitations « seraient stables », selon Météo France, le nombre de jours de pluie annuel devrait baisser d’une vingtaine de jours.
Dans ce scénario, les jours pluvieux seront plus arrosés, et le « nombre de jours de précipitations extrêmes devrait également augmenter, avec une sensibilisation particulière de la Côte d’Or et des contreforts vosgiens notamment ». Ce qui se traduira par une augmentation du risque de ce type d’inondations. Jusqu’ici, dans la région « au moins 40% des sinistres inondations recensés sur la période 1995-2019 sont attribuables aux inondations par ruissellement », apprend-t-on dans le rapport fourni lors du séminaire.
Le secteur Belfort-Montbéliard particulièrement exposé
Compte-tenu de sa localisation au coeur d’un noeud hydrographique (Doubs, Allan, Savoureuse), et des enjeux exposés aux inondations, le secteur de Belfort- Montbéliard constitue un territoire à risque important d’inondation (TRI). Le TRI de Belfort-Montbéliard est l’un des pôles économiques les plus importants de Bourgogne-Franche-Comté (activité industrielle importante autour de l’industrie automobile et sa sous-traitance notamment), auquel s’ajoute un développement urbain soutenu mais très contraint par le relief et les rivières.
Le Territoire de Belfort fortement menacé
Le département est situé en tête de bassin hydrographique. Il est fortement touché par le risque d’inondation. Les cours d’eau sont très sensibles : ils réagissent rapidement aux fortes précipitations et à la fonte des neiges, facteurs aggravant les crues.
Plusieurs agglomérations ont amorcé des démarches pour éviter des phénomènes trop importants. Le Grand Belfort a par exemple lancé des travaux pour rétablir la circulation piscicole, renaturer et diversifier le lit de la rivière pour réduire les risques de débordement. De son côté, la communauté de communes du Sud Territoire a procédé à la pose de repères de crues sur l’Allaine.