Le bassin de l’Allan, de plus de 1 000 km de cours, traverse trois départements : le Territoire de Belfort, le Doubs, la Haute-Saône. Englobe 158 communes, 240 000 habitants. Et en découlent 4 sous-bassins : la Savoureuse, la Lizaine, l’Allan-Allaine et la Bourbeuse. C’est aussi un bassin avec de nombreuses difficultés : une ressource en eau déficitaire, une qualité qui se dégrade au fur et à mesure, des inondations de plus en plus fréquentes dû, notamment, à une artificialisation de son cours.
Pour tenter de sauvegarder et restaurer le bassin, onze années ont été nécessaires pour élaborer un plan, piloté par la Commission locale de l’eau, avec en son sein 12 maîtres d’ouvrage*. Présenté ce mardi 18 avril à Valdoie, le plan comprend 45 actions et quelques grands axes : restaurer les milieux aquatiques, recharger les nappes et prévenir les inondations. Sécuriser l’alimentation en eau potable du nord Franche-Comté, « reconquérir la qualité des eaux du Sud Territoire », protéger les milieux humides et sensibiliser les élus pour qu’ils s’investissent dans l’aménagement de leur territoire.
En tout, ce sont 31 millions d’euros qui seront injectés. 15,5 millions d’euros pour améliorer la disponibilité de la ressource en eau. 10 millions pour réduire les pollutions. Et 5 millions pour préserver et restaurer les milieux. Des sommes abondées par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (7,2 millions d’euros) et le Département du Doubs (près d’1 million). Certains projets ont déjà démarrés, notamment à Valdoie :
Un consensus inédit
Dans ce projet ont été associés des intercommunalités, des associations, l’agence de l’eau, la Région, les trois Départements. « Il y avait urgence à combattre collectivement », a pointé le préfet du Territoire de Belfort, Raphaël Sodini. « C’était même une priorité absolue », confirme Miltiade Constantakatos, président de la Commission locale de l’eau et élu du conseil communautaire du Grand Belfort.
« Nous avons depuis plusieurs années des inquiétudes sur la quantité et la qualité de l’eau. Il fallait s’y atteler pour protéger les ressources, mais aussi protéger les entreprises des inondations comme General Electric et Alstom.» Il note une coopération inédite de tous les acteurs concernés. « Avant, le sujet de l’eau, tout le monde le traitait dans son coin.Pourtant, il faut bien penser que les rivières ne connaissent pas de limites administratives. Là, j’ai découvert que nous étions capables de trouver une cohérence sur un projet. Espérons que ce soit un démarrage pour une coopération dans d’autres domaines..» La perche est lancée.
*12 maîtres d’ouvrage qui sont associés et se sont réunis au sein de la commission locale de l’eau :
communauté de communes du Pays d’Héricourt, communauté de communes Rahin et Chérimont, communauté de communes du Sud Territoire, communauté de communes des Vosges du Sud, conseil départemental du Territoire de Belfort, EPTB Saône et Doubs, Fédération du Territoire de Belfort pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, Grand Belfort Communauté d’Agglomération, Pays de Montbéliard Agglomération, Pôle métropolitain Nord Franche-Comté, syndicat des eaux de Giromagny, Ville de Belfort