Depuis lundi, les consignes de tri des déchets ont été simplifiées dans l’agglomération montbéliardaise, notamment autour des emballages plastiques.
Depuis lundi, les consignes de tri des déchets ont été simplifiées dans l’agglomération montbéliardaise, notamment autour des emballages plastiques. La volonté, augmenter la quantité de déchets triés et valoriser les filières de recyclage.
Films alimentaires, pots de yaourt, sacs plastique, tubes de dentifrice, briques de jus d’orange, flacons, sachets de fromage râpé… Plus de questions à se poser. Tous ces déchets rejoignent les bacs destinés à recueillir les emballages plastiques, métal et les briques alimentaires. Ce sont les conteneurs estampillés d’une signalétique avec une bande jaune. Depuis lundi, Pays de Montbéliard Agglomération a mis en place une simplification du geste de tri, premier acte éco-citoyen des Français. Par ces gestes, 68 % des emballages et 57,6 % des papiers sont recyclés.
Un tri exemplaire
L’agglomération s’appuie sur une collecte en points d’apport volontaire. Même si la piste d’une collecte à domicile n’est pas fermée, il s’avère qu’elle est moins efficace et surtout plus coûteuse qu’un réseau en apport volontaire, accessible 24 h/24, apprend-t-on auprès de Citéo, un organisme créé par les entreprises pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages et papiers en les transformant en ressources. Citéo est née du regroupement d’Éco-emballage et d’Écofolio.
Dans la région Bourgogne-Franche-Comté, chaque habitant trie 87,8 kg d’emballages par an, contre 70 kg pour la moyenne nationale. Les habitants de l’agglomération montbéliardaise peuvent même se targuer de bien recycler. « On a une qualité du tri exemplaire dans le pays de Montbéliard, avec un taux d’erreur d’1,3 % dans les points de recyclage, contre 15 % en général », remarque Christophe Neumann, directeur régional de Citéo. Compte tenu de ces performances, Citéo reverse chaque année à la collectivité 1,5 million d’euros. Si le tri et sa qualité augmentent, cette enveloppe peut continuer de croître.
Les chiffres du recyclage en Bourgogne-Franche-Comté
> 39,1 kg/hab de verre trié (+ 23% par rapport à la moyenne nationale)
> 21,8 kg/hab d’emballages triés (+ 24 % par rapport à la moyenne nationale)
> 26,9 kg/hab de papiers triés (+ 32 % par rapport à la moyenne nationale)
700 000 euros d’économie
Pour accompagner cette politique, l’agglomération va densifier son dispositif de collecte. Aujourd’hui, Pays de Montbéliard Agglomération (PMA) compte 240 points de recyclage, représentant 1 282 conteneurs, répartis dans les 72 communes. Avec la nouvelle dynamique, 72 conteneurs enterrés et 120 conteneurs aériens supplémentaires vont rejoindre la flotte. Ils sont financés par Citéo, à hauteur de 470 000 euros. Avec cet investissement, on comptera un point de recyclage pour 500 habitants contre un point de recyclage pour 638 habitants actuellement.
Avec ces nouvelles consignes de tri, 23 kilos de déchets ménagers doivent être rapidement évités. « Ce sont 700 000 euros d’économie par an », certifie Daniel Granjon, vice-président de Pays de Montbéliard Agglomération, en charge notamment de la commission collecte et traitement des déchets. Ces économies sont réalisées dans le transport et la destruction des déchets, qui ne sont plus incinérés ou enterrés. En filigrane, l’objectif consiste à réduire la poubelle des ordures ménagères, qui s’élève à 240 kilos par an et par habitant dans l’agglomération. À moyen terme, « on vise 140 kilos », remarque Daniel Granjon. À l’échelle nationale, cette moyenne oscille autour de 350 kilos par an et par habitant. Cette simplification des gestes de tri doit être appliquée à l’ensemble du territoire en 2022. 44 % des habitants de Bourgogne-Franche-Comté y participent dès maintenant.
Une économie locale
Chaque année, 1 300 tonnes des déchets triés dans l’agglomération sont dirigés à l’usine de Noidans-le-Ferroux, en Haute-Saône. On y envoie les flaconnages. Ce sont bientôt 3 000 tonnes qui y seront acheminés. Cette nouvelle organisation présuppose une adaptation des outils industriels pour répondre à la hausse des déchets triés. On ne trie pas, en effet, de la même manière un flaconnage avec du plastique PET et un pot de yaourt, également en plastique, mais contenant du polystyrène afin qu’il puisse se casser au niveau de l’opercule.
Cette volonté de recycler implique également de développer les filières de valorisation, « pour rendre le produit recyclé plus intéressant que le fait de recourir au produit vierge », relève Christophe Neumann. Ce renforcement de l’économie circulaire, c’est tout le travail mené par Citéo. Si elle accompagne les collectivités et les habitants à bien recycler, elle milite aussi pour encourager l’éco-conception. Avant la fabrication d’un produit, on prend en compte tout son cycle de vie, de la production à la valorisation du déchet. La première étape consiste à fabriquer des produits avec des emballages plus facilement recyclables et dans une perspective mono-matériau, plus facile à traiter. « Quand on trie ses emballages, on développe une économie locale, de proximité et circulaire », conclut Christophe Neumann pour insister sur les vertus de ce geste. Aujourd’hui, 89 % du recyclage est effectué en France, représentant 28 000 emplois dans cette filière.
Les couleurs du tri
Depuis le 6 mai, les habitants de l’agglomération répondent à de nouvelles consignes de tri. Un courrier a été envoyé à chaque foyer par le président de PMA, Charles Demouge, accompagné d’un mémo. Une nouvelle signalétique est en cours de déploiement sur les points de collecte. Et cette simplification des consignes de tri s’accompagne d’une harmonisation des couleurs de la signalétique apposée sur les conteneurs, conformément aux recommandations nationales :
- Signalétique jaune pour tous les emballages en plastique, les briques alimentaires et le métal
- Signalétique verte pour tous les emballages en verre
- Bleu clair pour les papiers
- Bleu foncé pour tous les emballages en carton de moins de 40 cm