(avec AFP)
La France se prépare à un coup de chaud d’une intensité exceptionnelle pour une fin d’été avec une vigilance orange canicule étendue de 19 à 28 départements par Météo France pour la journée de samedi et des températures qui pourraient dépasser 40°C dans le sud.
La vigilance orange touche déjà le département du Doubs ce vendredi, elle sera étendue demain midi au Territoire de Belfort et à la Haute-Saône. L’ensemble de la Franche-Comté sera donc concerné.
Météo France prévoit des “températures minimales à la hausse par rapport aux jours précédents : pas moins de 20 à 23° en général. Les maximales de samedi atteignent 34 à 38° entre Jura, Auvergne, Rhône-Alpes, Paca et Corse, ainsi que sur le sud-ouest. Les 39°c seront atteints en basse vallée du Rhône. On attend 30 à 34°c sur le reste du pays.”
Météo France relève également le caractère tardif de cet épisode de chaleur : “A échelle France, cet épisode s’annonce comme le plus chaud de l’été 2023, également comme l’un des plus tardifs avec un tel niveau d’intensité.”
Les 28 départements placés en vigilance orange samedi forment une vaste diagonale allant du Gers au Haut-Rhin et s’étendent jusqu’à la Savoie. La vallée du Rhône est déjà soumise à de fortes chaleurs depuis plusieurs jours. A Lyon comme à Grenoble, les mairies invitent les habitants à se rapprocher des “lieux de fraîcheur”: piscine, bibliothèques, fontaines, parcs…
Déjà 37° à Grenoble
Dans l’ancienne capitale du Dauphiné, où il fait déjà 37°C vendredi, les piscines sont très fréquentées, même si de nombreux Grenoblois préfèrent se rendre en montagne pour tenter de se rafraichir.
La Métropole de Lyon se félicite aussi des récentes plantations de 25 000 arbres et arbustes qui atténuent la chaleur. “Cela permet de gagner 4,2°C en moyenne, et en période de canicule comme celle-ci, c’est énorme”, assure Pierre Athanaze, vice-président du Grand Lyon. Les horaires des parcs ont été élargis et ceux des agents publics ont été adaptés pour éviter les heures les plus chaudes.
Partout, les agriculteurs sont en première ligne. “Les animaux souffrent de la chaleur et (…) ils produisent moins. Et puis imaginez faire la traite à 18 h quand il fait encore pratiquement 40°C, c’est difficile aussi pour les humains”, relève Jean-Claude Huc, président de la chambre d’agriculture du Tarn, interrogé par l’AFP.
Autre conséquence: EDF envisage de réduire la production de ses centrales nucléaires du Bugey (Ain) et de Tricastin (Drôme) à compter respectivement de samedi et dimanche, afin d’éviter un réchauffement excessif des eaux du Rhône qui refroidissent leurs réacteurs.
Des rencontres sportives décalées
La crainte principale porte toutefois sur la santé. Une plateforme nationale d’information a été activée (0800 06 66 66) et des messages de prévention sont diffusés à la télévision et à la radio.
Les organismes pourraient être soumis à rude épreuve, y compris la nuit quand les températures redescendent peu. “L’hôpital fera face”, a assuré vendredi sur France Info le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, estimant que si la situation est “tendue” aux urgences, elle n’est pas “plus grave” qu’en 2022. Selon Vincent Bounes, directeur du Samu de Haute-Garonne, les répercussions dépendront de la durée de l’épisode: “C’est au bout de quatre ou cinq jours qu’on voit des effets [de la canicule sur les services d’urgence] et au bout de dix jours que cela devient plus problématique”.
“Les personnes âgées à domicile un peu isolées sont les plus à risque, d’autant plus que les familles sont parties en vacances”, souligne-t-il. Prudence également pour les sportifs. Certaines rencontres de football ou de rugby autour de Lyon ont été décalées pour préserver la santé des joueurs.
“Ce weekend, les fortes chaleurs s’accentuent, en particulier sur la moitié sud du pays. Elles s’annoncent durables et intenses“, a averti Météo-France.
Le pic est attendu “entre lundi et mercredi” avant une possible baisse des températures jeudi qui reste à confirmer. Lundi, “on tutoiera les 35 degrés vers Chamonix (…) Ce qui veut dire qu’il pourrait dégeler jusqu’au sommet du Mont Blanc”, note Gabriel Chantrel, prévisionniste au centre Météo-France à Bron près de Lyon.