(AFP)
“Je considère que l’Etat n’applique pas à l’élevage le principe général de protection de « l’intégrité des personnes » et qu’il y a carence de l’Etat et de la République”, dénonce Thierry Chalmin, président de la Chambre d’agriculture de Haute-Saône. “J’enjoins donc les éleveurs à protéger vous-mêmes vos biens, à sortir armés et à « taper » un loup si vous en voyez un!” ajoute-t-il dans ce courrier daté du 23 septembre. “C’est très malheureux d’en arriver là mais ça suffit.”
Contacté par l’AFP, M. Chalmin a confirmé ses propos, expliquant qu’ils sont consécutifs à l’attaque d’un loup, qui a tué une vache et huit brebis en septembre dans le secteur de Villersexel. D’autres attaques ont été signalées dans le département voisin du Doubs, où deux loups “en situation d’attaque” ont été abattus en août sur arrêté préfectoral.
M. Chalmin a dit ne pas redouter des poursuites pour incitation à la désobéissance civile. “Contre le loup, il n’y a rien qui marche”, a-t-il assuré, citant un cas où un canidé est parvenu à entrer dans un bâtiment agricole pour attaquer le bétail. “Même dans un bâtiment, les animaux ne sont pas protégés”, dénonce-t-il.
L’Hexagone compte environ un millier de loups, dont 20% sont tués chaque année. En 2022, les indemnisations pour des dégâts causés par les loups se montaient à quatre millions d’euros. Les Etats membres de l’Union européenne ont donné leur feu vert mercredi pour abaisser le statut de protection du loup, allant dans le sens des éleveurs malgré la levée de boucliers des associations écologistes. L’UE veut passer d’une “protection stricte” à une “protection simple”, qui permettrait d’éliminer plus facilement les loups quand ils sont jugés trop nombreux dans certaines régions, avec des quotas de chasse.