Depuis le 26 août, 9 attaques d’un loup ont été recensées dans le secteur de Fougerolles, dans le nord de la Haute-Saône. Des ovins et des bovins ont été tués ou blessés. Des tirs de défense simple sont autorisés par la préfecture. Quatre informations à retenir.
Depuis le 26 août, 9 attaques d’un loup ont été recensées dans le secteur de Fougerolles, dans le nord de la Haute-Saône. Des ovins et des bovins ont été tués ou blessés. Des tirs de défense simple sont autorisés par la préfecture. Quatre informations à retenir.
1. Des attaques atypiques
Neuf attaques d’un loup ont été recensées dans le secteur de Fougerolles, en 15 jours, à partir du 26 août. 15 brebis ont été tuées ou euthanasiées et 8 ont été blessées. 5 bovins ont été tués ou euthanasiés et 1 blessé. Les attaques ont été observées aussi dans les Vosges, à Val-d’Ajol, commune voisine de Fougerolles. Les indices ont rapidement permis de confirmer la présence d’un loup. Mais le comportement du loup est « atypique », note la préfecture de Haute-Saône. « S’il se comporte comme un loup en recherche d’un nouveau territoire et testant les limites des protections, ses réactions sont inhabituelles : il n’hésite pas ainsi à se rendre dans les stabulations, au plus près des habitations », observe la préfecture de Haute-Saône, en s’appuyant sur les observations de l’office français de la biodiversité.
2. Filets de protection, surveillance, mais...
Les réponses à cette situation ont été « graduées », note la préfecture : 400 m de filets de protection électrifiés ont été installés ; un dispositif d’effarouchement, de type cerbère (sonore et visuel) a été déployé ; une surveillance de nuit par les louvetiers, avec possibilité de tir d’effarouchement (6 nuits, sur 3 élevages) a été organisées. « Une demande de crédits d’urgence est en cours pour une commande de filets de protection et de dispositifs d’effarouchement complémentaires », indique la préfecture. Mais de nouvelles attaques ont cependant été déplorées, dans la nuit du 9 au 10 septembre, dont l’une dans une exploitation touchée déjà deux fois.
3. Des tirs de défense simple autorisés
Face à sa décision d’autoriser des tirs de défense simple contre le loup, la préfecture de Haute-Saône prend des précautions : « La finalité des nouvelles mesures à mobiliser est la défense des troupeaux et non l’élimination du loup. » Et elle prévient qu’elle ne remet pas en cause le statut « protégé » du loup. Plusieurs mesures juridiques existent pour recourir aux tirs. Et il faut distinguer :
- Le tir d’effarouchement (moyens de tirs non létaux)
- Le tir de défense simple (1 seul tireur posté à proximité d’un troupeau protégé, le loup est tiré en situation d’attaque)
- Le tir de défense renforcé (jusqu’à 10 tireurs postés à proximité d’un troupeau protégé, le loup est tiré en situation d’attaque)
- Le tir de prélèvement (action de recherche du loup encadrée par un lieutenant de louveterie, type battue administrative, en présence des troupeaux mais sans notion de proximité).
Si les tirs de défense simple, c’est que malgré les mesures d’effarouchement, les attaques n’ont pas cessées. Ces tirs de défense contre le loup ne sont autorisés que pour deux éleveurs, qui ont « saisi » la préfecture de Haute-Saône et qui « remplissent les conditions réglementaires ».
4. Le loup, espace protégée
Le loup est de retour dans l’Hexagone depuis 1992. Il est revenu naturellement. L’espèce est protégée en France depuis 1993. « Toute forme de détention, de capture ou de mise à mort intentionnelle est interdite », rappelle la préfecture de Haute-Saône. La mise à mort d’un loup est un délit qui peut être puni de deux ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. Un plan national est en place depuis 2018 et jusqu’en 2023, visant des actions permettant l’équilibre entre préservation de la biodiversité et protection des éleveurs dont les troupeaux peuvent subir des attaques. Le loup est considéré comme un régulateur pour la biodiversité. « Il régule des espèces qui, en surnombre, pourraient nuire à notre écosystème, comme les cerfs ou les sangliers », explique-t-elle. « De plus, lors de leurs activités de prédation, les loups disséminent les carcasses de leurs proies sur un vaste territoire. Ils permettent ainsi aux autres charognards de se nourrir plus aisément en apportant des nutriments dans les sols », poursuit-elle. À l’inverse, le loup peut occasionner des dégâts sur des troupeaux. Des mesures sont prévues, en faveur des éleveurs, en cas de prédation. « Il doit permettre à chaque éleveur de défendre efficacement son troupeau », remarque la préfecture.