L’Atmo, association agréée de surveillance de la qualité de l’air, a démarré ce lundi 1er août une campagne de surveillance de l’ambroisie « qui s’installe progressivement en Bourgogne-Franche-Comté depuis quelques années », indique-t-elle dans son communiqué.
L’Atmo, association agréée de surveillance de la qualité de l’air, a démarré ce lundi 1er août une campagne de surveillance de l’ambroisie « qui s’installe progressivement en Bourgogne-Franche-Comté depuis quelques années », indique-t-elle dans son communiqué. Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi est-ce un problème de santé publique comme est-il écrit dans leur communiqué ? Elise Darlay, analyste du pollen pour l’Atmo, y répond.

Qu’est-ce que l’ambroisie et d’où vient-elle ?
L’ambroisie est une plante qui produit des fleurs. Elle a une période de floraison de début août jusqu’à fin septembre, début octobre. Son pollen, lui, est hautement allergisant. C’est l’un des trois pollens les plus allergisants avec le bouleau et les graminées. Ces dernières années, elle a colonisé la région. Mais elle ne vient pas d’ici : elle a été importée d’Amérique du Nord au XIXème siècle, puis s’est développée notamment dans les Rhône-Alpes où il y a une véritable infestation. Elle se déplace et remonte grâce aux cours d’eau. Et comme la région Bourgogne-Franche-Comté est frontalière, on n’en retrouve désormais ici. Dans notre région, on constate une grande progression de cette plante au fil des années.

Quel est le milieu où elle se développe le plus ?
Les terrains vagues, les endroits peu entretenus… Les berges aussi, beaucoup. Et les zones où on remue la terre : c’est-à-dire les cultures agricoles, ou les terrains de BTP. On n’en retrouve aussi souvent près des mangeoires à oiseaux, qui transportent parfois ce type de graines.
Le problème avec cette plante, c’est qu’elle prend souvent la place de culture. Les agriculteurs se retrouvent avec des pieds d’ambroisie à la place, par exemple, de pied de tournesol. Elle diminue le rendement des cultures. En plus, elles ont une rémanence d’une dizaine d’années. Une fois les graines dans la terre, si elles ne sortent pas la première année, elles peuvent sortir plusieurs années après.
Pour remédier à son développement, il y a régulièrement des campagnes d’arrachage. D’ailleurs, même les particuliers peuvent et doivent le faire de suite s’ils en voient et que la plante n’a pas encore de graine. Par contre, si elle en a, certains disent qu’il faut la mettre dans un sac poubelle, la brûler. De nombreuses précautions sont mises en place.

Dans votre communiqué, vous indiquez qu’il s’agit d’un véritable problème de santé publique. Pourquoi ?
L’ambroisie cause de grosses allergies respiratoires. C’est un véritable handicap car les symptômes sont encore plus intenses que les graminées, par exemple. En fait, il suffit de 5 grains dans l’air par m3 pour déclencher une allergie. C’est très peu, cela correspond à un micro-cheveux, une poussière. C’est très exceptionnel.
Quant aux nombres de personnes sensibles en Bourgogne-Franche-Comté, nous n’avons pas encore assez de chiffres. Mais en Rhône-Alpes, où la situation est plus vieille, on estime que 6 à 12% de la population y est sensible. Dans la région, la situation est encore hétérogène. A Nevers ou dans le Jura, on parle d’infestation. Tandis que dans le nord Franche-Comté, il y en a encore très peu pour le moment.

Vous disposez de capteurs de surveillance dans toute la région et notamment à Montbéliard. À quoi servent-ils et en quoi consiste votre campagne de surveillance des pollens ?
Cette année, nous avons disposé 9 capteurs un peu partout pour prélever les pollens et extraire des informations sur le pollen d’ambroisie. Le but est de suivre l’évolution, mais aussi de cartographier les zones où l’on en trouve. Cela permet aussi d’informer les allergologues et les personnes allergiques pour les prévenir de prendre leur traitement en anticipation en cas de pic.

Les prélèvements démarrent ce lundi 1er août et les résultats seront diffusés chaque vendredi durant cette campagne, à compter du 12 août, sur internet via la page www.atmo-bfc.org/ambroisie. Cette étude prendra fin lorsque la pollinisation de la plante sera terminée, aux alentours de début octobre.