Souvent antiques, toujours polluants, les brûleurs au fuel doivent disparaître. 200000 logements de la région sont concernés
Première mise en pratique des travaux de la convention citoyenne sur le climat : le 1er janvier 2022 marquera le début de la fin des chaudières au fuel. L’INSEE recense les foyers concernés dans notre région. [Modifié à 18h36, précise que la réparation d’installations existantes restera possible.]
« Dans la région, près de 206 300 foyers font principalement usage du fioul pour chauffer leur logement », constate David Brion, de l’antenne régionale de l’institut national de la statistique et des études économiques. « Cela représente 16 % des ménages de la région qui sont ainsi directement concernés par l’annonce cette semaine par le gouvernement, qu’à partir du 1er janvier 2022, les remplacements d’installations au fioul seront interdits, tout comme a fortiori la mise en place de nouvelles installations. La Bourgogne-France-Comté est la région de France où les foyers se chauffent le plus souvent avec ce combustible. Cet usage est d’un niveau proche en Grand-Est et Bretagne, 15 %, plus fréquent qu’en moyenne en France métropolitaine, 11 %, et bien plus qu’en Île-de-France, 6 % et Corse, 3 %. »
Logement ancien et zone rurale
Plusieurs factueurs expliquent ce très forte présence du fuel en Bourgogne-Franche-Comté. D’abord, ce mode de chauffage concerne principalement les logements anciens et les maisons individuelles. « Or, le parc de résidences principales est dans la région à la fois ancien, la moitié des résidences principales ont été construites avant 1970 contre 45 % en moyenne dans l’Hexagone, et à la fois très tourné vers l’habitat individuel, à 64 % contre 56 % en moyenne au plan national. En effet, les très vieux logements, ceux construits avant 1919, sont davantage chauffés au fioul que les plus récents, ceux achevés après 2006, 21 % contre 3 %. Les maisons utilisent également davantage ce combustible que les appartements, 21 % contre 6 % », détaille l’INSEE.
25000 dans le Jura, 10000 dans le Territoire
En revanche, la part du fuel s’amenuise dans les logements récents. De 33% du parc en 1989, cette énergie ne représente plus que 16% des logements construits en 2016. Disparité géographique également : le fuel est nettement plus répandu en milieu rural qu’en ville. Résultat, on passe de plus de 21% du parc dans le Jura (25000 logements) à 15,3% dans le Territoire de Belfort où, en valeur absolu, on compte moins de 10000 chaudières à changer.
Quant au choix de l’énergie alternative, il n’est pas du ressort de l’INSEE de dessiner des pistes. Mais le choix sera parfois cornélien, notamment dans les zones rurales où le gaz n’est pas distribué.
Au 1er janvier 2022, plus d'installation neuve
Parmi les premières mesures de la convention citoyenne pour le climat à être appliquée : l’interdiction, dès 2022, d’installer des chaudières fonctionnant au fioul et au charbon dans les logements neufs. Ces types de chauffage sont connus pour leurs importants rejets d’émissions de CO2.
Ne relayons pas de fausses informations. En 2022 il sera interdit d’installer de nouvelles chaudières à fioul, pas de réparer des modèles déjà installés. Et pour aider à passer à des chauffages écologiques et économiques, l’Etat prend en charge jusqu’à 80% du coût d’installation. https://t.co/0qTE52zzQn
— Barbara Pompili (@barbarapompili) July 29, 2020
La réparation devrait rester possible
Sans doute un peu confuse, la première annonce gouvernementale laissait entendre qu’il serait non seulement interdit d’installer de nouvelles chaudières à fuel, mais aussi de réparer les modèles déjà installés. De quoi faire réagir Marine Le Pen, aussitôt contredite sur Twitter par la ministre de l’environnement Barbara Pompili : “En 2022 il sera interdit d’installer de nouvelles chaudières à fioul, pas de réparer des modèles déjà installés. Et pour aider à passer à des chauffages écologiques et économiques, l’Etat prend en charge jusqu’à 80% du coût d’installation” twitte cette dernière.