L’université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM) a inauguré, ce mercredi matin, un banc d’essai de piles à combustible de forte puissance (HYBAN) sur la plateforme hydrogène-énergie, installée au cœur du Tech’Hom. C’est un élément important dans le déploiement de la filière hydrogène. Les industriels vont pouvoir s’en saisir.
L’université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM) a inauguré, ce mercredi matin, un banc d’essai de piles à combustible de forte puissance (Hyban) sur la plateforme hydrogène-énergie, installée au cœur du Tech’Hom. C’est un élément important dans le déploiement de la filière hydrogène dans le nord Franche-Comté. Les industriels vont pouvoir s’en saisir.
Dans le milieu bancaire, l’IBAN sert à valider un numéro de compte ; c’est un vérificateur. À Belfort, l’Hyban, un banc d’essai de piles à combustible installé sur la plateforme hydrogène-énergie au Techn’Hom, valide pour sa part un héritage de recherches, une stratégie de développement et la structuration d’une filière industrielle dans le nord Franche-Comté. Ce mercredi matin, cet équipement « unique », pour reprendre les mots de Ghislain Montavon, directeur de l’université de technologie Belfort-Montbéliard (UTBM), a été inauguré. C’est une pièce de plus dans l’écosystème hydrogène qui se déploie. Une pierre essentielle, au service de la filière.
Ce banc d’essai est le plus puissant d’Europe, assure Philippe Lacassagne, de la société FEV, qui a réalisé cet équipement pour l’UTBM. Sa particularité, c’est d’être capable de tester des piles à combustible de différentes puissances, s’échelonnant de 10 à 120 KW ; à titre de comparaison, la Toyota Miraï, unique voiture du marché qui fonctionne à l’hydrogène, utilise une pile à combustible d’une puissance de 50 KW.
Depuis 1999 et le lancement des recherches autour de la pile à combustible à Belfort, les chercheurs ont toujours tissé une relation privilégiée par les acteurs économiques et industriels du territoire. Ce banc d’essai consacre et approfondit cette stratégie. Les industriels peuvent y tester leurs produits, valider des stratégies, des choix de matériaux. On peut aussi tester le matériel en fonction de conditions de température et ou de contraintes vibratoires. Et rien n’est perdu avec cet équipement : l’eau et la chaleur issues du fonctionnement de la pile à combustible sont récupérées pour le bâtiment.
« Nous devons rester incontournables »
« Nous avons besoin d’équipement d’essai de forte puissance », confie Philippe Rosier, président-directeur général de Symbio, filiale de Michelin et Faurecia dédiée à l’hydrogène, qui a fourni à Hyban la pile à combustible lui permettant de fonctionner. Philippe Rosier rappelle l’enjeu de l’hydrogène dans « la décarbonation de la mobilité ». Il permet de viser des marchés que la batterie électrique ne peut pas toucher, apportant des certitudes dans l’autonomie, la recharge et le poids.
Damien Meslot, président Les Républicains du Grand Belfort, rappelle pour sa part comment le territoire est « le fer de lance en matière d’hydrogène ». Les recherches ont plus de 20 ans et étaient précurseurs à l’époque. Aujourd’hui, elle récolte les fruits de ce travail. « C’est la reconnaissance d’un écosystème pionnier », se réjouit Jean-Marie Girier, préfet du Territoire de Belfort. « J’ai toujours pensé que l’avenir d’une région se fabrique avec l’université. Il n’y a pas une région forte sans une université forte », estime, de son côté, Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, candidate à sa réélection, les 20 et 27 juin. La région Bourgogne-Franche-Comté est labellisée Territoire d’Hydrogène depuis 2016.
« Nous sommes incontournables et nous devons rester incontournables », assure la présidente de région, rappelant que Belfort est aussi le seul endroit à fabriquer des turbines et que la cité des Lions serait légitime à accueillir la fabrication de futures turbines hydrogène de General Electric ; le territoire attend du géant américain qu’il se positionne sur le dossier. Les fonds de France relance et encore plus les fonds européens peuvent permettre de s’engager sur cette voie. Des fonds qui doivent permettre « de déployer la stratégie hydrogène pendant les trois prochaines décennies », rappelle le préfet du Territoire de Belfort. « Hyban ouvre la porte d’une nouvelle étape déterminante », résume finalement Marie-Cécile Péra, directrice du FC Lab. En termes de nouvelles, les autorités locales attendent justement la confirmation de l’installation d’une usine de fabrication d’électrolyseurs de McPHy à l’Aéroparc de Fontaine (notre article), qui conforterait un peu plus cette filière.