Article rédigé par Atmo BFC, association en charge de la qualité de l’air – PARTENARIAT
La pollution de l’air a des effets néfastes sur la santé, même celle des sportifs
L’air constitue le premier des éléments nécessaires à la vie : chaque jour, un individu respire en moyenne 15 000 litres d’air. Sa qualité est d’autant plus importante que l’air est susceptible de conduire avec lui les polluants jusque dans la gorge, les bronches, et au cœur des membranes internes du système respiratoire : la majorité des gaz atteint les alvéoles pulmonaires, les particules pénètrent plus ou moins profondément selon leur taille.
Ces polluants agissent sur la santé à court ou à long terme : sensation d’inconfort due aux mauvaises odeurs, irritation des yeux, de la peau et des muqueuses, toux, conjonctivite, allergie, rhinite, gêne respiratoire, bronchite, asthme, maux de tête, fatigue, nausées, malaises, maladies respiratoires chroniques, mortalité cardio-vasculaire, malformation du fœtus, cancers… Ces effets dépendent de plusieurs facteurs : nature du polluant (gaz, particules…), taille des particules, caractéristiques individuelles (âge, sexe…), mode de vie (tabagisme…), état de santé, durée d’exposition et dose inhalée.
Dans le cadre d’un déplacement extérieur, l’exposition individuelle à la pollution de l’air dépend notamment :
- du parcours emprunté
- de la durée du trajet
- des niveaux de polluants de la zone
- du volume d’air inhalé (en fonction de l’effort produit).
Les sportifs, en raison de leur activité respiratoire intense et de leur tendance à respirer par la bouche pendant l’effort, sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air. Par exemple, lors d’une séance d’endurance, un coureur inhale 5 à 10 fois plus d’air qu’au repos. Pendant l’effort physique, la respiration se fait principalement par la bouche, ce qui permet à l’air inspiré de contourner le filtre naturel des voies nasales.
Air to Go, pour aérer ses trajets à pieds ou à vélo !
En Bourgogne-Franche-Comté, il est possible de se déplacer en recherchant la meilleure qualité de l’air pour son trajet. L’application « Air To Go », disponible en téléchargement gratuit sur les plateformes Apple et Android, offre à l’utilisateur la possibilité de :
- S’informer sur la qualité de l’air du jour et du lendemain, en tout point du territoire
- Être alerté des épisodes de pollution
- Connaître la qualité de l’air sur son trajet,
- Adapter son parcours pour limiter son exposition à la pollution de l’air
Par ailleurs, en fonction de la saison et de l’état de la qualité de l’air, l’application donne des conseils sanitaires pour limiter son exposition à la pollution et des bons gestes pour limiter son impact environnemental. Grâce à Air to Go, allier mobilité et bien-être devient plus simple en tenant compte de la qualité de l’air pour organiser ses déplacements, ses balades, ses activités sportives ou de loisirs en plein air.
Piéton, cycliste, automobiliste : qui est le plus exposé à la pollution de l’air ?
Les niveaux de pollution aux abords des axes routiers peuvent être particulièrement élevés. Le trafic routier est responsable à lui tout seul de près de 2/3 des émissions d’oxydes d’azote (NOx). En 2018 en Bourgogne-Franche-Comté, sa contribution était évaluée à 65% des émissions ! En lien avec cette source prépondérante, la répartition spatiale du dioxyde d’azote montre des niveaux logiquement et significativement plus élevés aux abords des axes routiers. Concernant les particules fines (PM10 et PM2,5), on environ 23% des émissions sont attribuées au trafic routier. La répartition spatiale des particules sur le territoire est plus atténuée avec les particules, compte-tenu de la contribution amoindrie du secteur routier parmi leurs sources d’émissions.
Les automobilistes pensent respirer moins de gaz d’échappement que les cyclistes ou les piétons, puisqu’ils sont protégés par l’habitacle douillet de leur voiture. C’est une idée reçue : cyclistes et piétons sont justement les moins exposés à la pollution ! En effet, au cœur d’une source de pollution, les polluants ont en effet tendance à s’accumuler dans l’habitacle de la voiture, tandis qu’à pieds ou à vélo, cet effet de confinement n’existe pas et il reste possible de s’éloigner plus ou moins des flux de circulation. L’air, sans cesse renouvelé, est donc moins chargé en polluants atmosphériques pour un cycliste et pour un piéton, notamment pour ce qui est du monoxyde de carbone, des particules fines (PM10) et du dioxyde d’azote, polluants caractéristiques des transports.
- D’après nos confrères d’Atmo Occitanie, les « concentrations en dioxyde d’azote mesurées dans les habitacles des voitures sont supérieures à celles observées par les sites de mesures installés à proximité d’axes routiers ». (source : https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/03/13/auto-metro-ou-velo-ou-respire-t-on-le-moins-d-air-pollue_4382697_3244.html)
- Et d’après nos confrères d’Airparif, « le piéton est deux à cinq fois moins exposé que l’automobiliste à la pollution. Le vélo va se situer entre les deux, et plus il prendra des voies avec aménagements, plus il se rapprochera de l’exposition du piéton ». (source : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2009/02/18/9431-paris-moins-pollution-velo-que-dans-voiture)
…Mais attention cependant, car un cycliste ou un jogger en plein effort ayant besoin d’aspirer plus d’air qu’un automobiliste assis dans sa voiture, il est difficile d’extrapoler directement l’exposition à la pollution en voiture, en vélo ou à pieds aux risques pour la santé. Pour autant, compte-tenu des effets du sport face à la pollution, avancés dans de nombreuses études, et de l’exposition moindre lorsque l’on se trouve à pieds ou à vélo, laisser la voiture et opter pour un mode de déplacement au grand air, à un rythme modéré, reste bénéfique pour la santé.
Les bons gestes
Pour profiter d’une sortie en vélo :
- Je respire par le nez
- J’adopte un rythme modéré
- Je préfère les pistes cyclables séparées de la voie de circulation
- Au feu rouge, je me place devant les voitures et j’évite de rester à l’arrière d’un bus
- J’évite les axes surchargés en trafic
- J’emprunte les aménagements qui me permettent de m’éloigner du trafic
- En cas d’épisode de pollution ou le long des axes routiers les plus importants, je roule à allure modérée
Pour profiter d’une sortie à pieds :
- Je respire par le nez
- J’adopte un rythme modéré
- Je choisis les rues les moins encombrées
- J’évite les exercices physiques intenses le long des axes routiers les plus importants ou en cas d’épisode de pollution
- Je vais courir sur les hauteurs de la ville ou dans les espaces verts, à l’écart de la circulation
En cas de pic de pollution :
- Je respecte les recommandations sanitaires des autorités (particulièrement lorsque l’on souffre d’asthme, de diabète ou d’insuffisance pulmonaire)
- J’évite les séances trop longues et trop intenses au profit de séances lentes qui n’augmenteront pas trop ma fréquence respiratoire
- Je ne dépasse pas la limite respiratoire de l’expiration nasale (le passage de l’air par la voie nasale tient lieu de filtre)
- Je ralentis de temps en temps pour réduire mon débit et ma fréquence respiratoires, et ainsi faire décroître ma consommation d’oxygène.
En savoir plus
Quelques études sur l’exposition à la pollution de l’air dans les transports :
- Inserm/Sorbonne Université (2022) : https://presse.inserm.fr/les-cyclistes-et-pietons-inhaleraient-plus-de-particules-produites-par-le-trafic-routier-que-les-usagers-de-transports-motorises/44501/
- ORAMIP (2008-2009 et 2015) : https://www.atmo-occitanie.org/sites/default/files/imports/pdf/Basse_Def_DP_etude_transport.pdf
- Airparif (2009) : http://www.airparif.asso.fr/_pdf/publications/NUMERO32.pdf
- Atmosf’air Bourgogne (2012) : https://triportair.wordpress.com/