Article rédigé par L’Agence Régionale de la Biodiversité Bourgogne-Franche-Comté, établissement public de coopération environnementale– PARTENARIAT
Qui sont-elles ? Larves de papillons de nuit, les chenilles processionnaires du Pin et du Chêne se nourrissent des aiguilles de pins ou des feuilles de chênes. La nuit, les chenilles de Processionnaire du pin sortent de leur nid en file indienne, sur un seul rang, pour dévorer des milliers d’aiguilles de pin, alors que les chenilles de Processionnaire du chêne rampent en larges processions, comme un troupeau.
Chaque chenille sécrète un fil de soie, formant ainsi une piste soyeuse. La processionnaire du pin se chrysalide dans la terre ce qui amène à son déplacement au sol contrairement à la processionnaire du chêne qui reste dans l’arbre pour se nymphoser. A la fin de leur développement, les chenilles se transforment en un papillon de nuit d’environ 3-4 cm d’envergure, au corps blanc, gris et brun recouvert de poils.
Les processionnaires sont donc facilement repérables sur leurs arbres nourriciers en raison des grandes bourses soyeuses où elles vivent, suspendues en groupe de centaines d’individus.
Leur impact
Ces chenilles peuvent impacter à la fois la santé humaine, celle des animaux, mais aussi la vitalité des arbres qui les abritent. En cas de pullulation, la perte de feuillage de l’arbre diminue la capacité de photosynthèse, ce qui entraîne le ralentissement de sa croissance. Aussi, il devient ainsi plus sensible aux maladies.
Les chenilles ont des poils urticants, dispersés dans l’air ou sur les surfaces, qui représentent un risque sanitaire : démangeaisons, brûlures, troubles respiratoires pour les humains… 470 signalements de chenilles processionnaires du pin ont été recensés en Bourgogne-Franche-Comté, par 133 personnes en 2024.
A quel moment ? Ces deux chenilles deviennent urticantes au stade larvaire (octobre-avril pour la processionnaire du pin, mai-août pour celle du chêne). La vigilance doit être de mise en évitant tout contact direct avec les chenilles, leur nid et les zones potentiellement infestées.
Les suivre
Leur prolifération est favorisée par le réchauffement climatique, qui élargit leur répartition vers le nord et l’altitude. Pour suivre et limiter leur impact, la Plateforme nationale de signalement des chenilles processionnaires recueille deux types de données : la présence de nids ou de chenilles, et les cas de contacts symptomatiques sur la santé humaine ou animale. Cet outil contribue à mieux comprendre l’évolution de ces espèces et à adapter les actions de prévention à l’échelle locale. Signalez-les sur une plateforme interactive dédiée (voir ici).
Il existe aussi des solutions naturelles, comme la mésange charbonnière, grande consommatrice de chenilles processionnaires : jusqu’à 500 par jour, soit la moitié d’une colonie ! Installer des nichoirs à mésanges près des zones infestées ou en prévention est un geste simple et efficace pour favoriser une régulation naturelle… au profit de l’environnement et de notre santé !
En savoir plus :
L’Agence régionale de la biodiversité Bourgogne-Franche-Comté encourage les multiples actions de préservation des milieux, des espèces et de leurs interactions… Elle vous donne des pistes pour mieux comprendre notre lien à la nature et devenir ensemble des acteurs de sa préservation.En 2024, son outil l’Observatoire Régional de la Biodiversité de Bourgogne-Franche-Comté fait état de 1 978 espèces évaluées comme menacées : au moins 10% des espèces recensées en région.
Sources : Chenille processionnaire Fredon BFC
Liens utiles :
Chenilles processionnaires : Mobiliser et informer en Bourgogne-Franche-Comté, sur le site de l’ARS (voir ici)
Vous souhaitez comprendre mieux les statuts des espèces en Bourgogne-Franche-Comté (voir ici)
Rendez-vous sur le site de l’agence régionale de la biodiversité pour en savoir plus.