Tribune écrite par Foudil Téguia
« Je condamne l’acte barbare de vouloir faire taire par la terreur le souffle de la connaissance et de l’apprentissage des lumières.
Je condamne la violence inouïe, signature des fanatiques islamistes, de vouloir décapiter des valeurs républicaines au nom d’une parole divine dévoyée.
Je condamne avec force et vigueur le refus du dialogue, de la confrontation et de la dialectique et surtout le mépris de la différence.
Je condamne cette partie de ma culture pervertie en un islamisme violent, abject, lâche et rétrograde, encore soumise et docile à un prosélytisme rampant. La parole de dieu n’est pourtant qu’Amour et sagesse. Il suffit de s’y pencher. D’où émane cette violence ?
Je condamne les agissements pervers et hypocrites de nos prêcheurs au discours bien rodé et discordant d’une tribune à l’autre : publique et communautaire.
Je condamne une partie de mes concitoyens musulmans coupables de fermer les yeux sur des errements et des charges antirépublicaines tout en revendiquant leur part de la République.
Je condamne l’intelligentsia musulmane trop visible sur les plateaux de télévisions, mais ô combien peu présente dans l’arène communautaire.
Je condamne la faiblesse d’esprit qui consiste à limiter la voie du salut et du paradis à la seule rigoriste – viciée – parole divine.
Je condamne les cercles fermés patriarcaux et, aussi, hélas, matriarcaux qui, au nom d’une gloriole/fierté démesurée, sont les principaux acteurs d’une dérive installée à jamais dans la confrontation.
Je condamne tous les Gouvernements de la République qui ont parqué physiquement une franche vitale de la société dans des cités sans âme, bouchant tous les horizons et exigeant « intégration » et, depuis peu, « assimilation ». Condamnée de fait à un No pasarán vers une « insertion » républicaine.
Je condamne une partie de mes concitoyens de souche au subconscient toujours entaché d’un soupçon de supériorité – un reliquat d’un deuil colonialiste non achevé – avec la volonté constante d’effacer toute mosaïque sociale.
Je condamne encore et encore la République qui a jeté en pâture ses enseignants et professeurs à la merci de parents / sangsues « érudits et bien-pensants », menaçant et intransigeants, sans scrupule et sans respect vis-à-vis d’un corps de métiers atrophié au fil du temps et, à force, discrédité.
Je condamne notre modèle social numérique qui fait et défait à distance des êtres via les réseaux sociaux aux effets ravageurs et, malheureusement, dramatiques.
Je condamne et je me condamne. Le point d’orgue de l’horreur a été atteint : on a osé décapiter le symbole du savoir. Un professeur est mort pour avoir eu l’audace de dire que l’esprit humain est la seule arme de la libre pensée et de l’émancipation.
Pleurons et gémissons la disparition d’une Noblesse. Un pan de la République vient d’être ébranlé,
Soyons Unis. Soyons Vigilants ! Aimons-nous sous une Voûte Bienveillante et Fraternelle ! »