Depuis ce dimanche matin, allez savoir pourquoi, je pense à ces chefs d’entreprises (petites et grandes) qui réussissent en respectant les règles, leurs salariés et leurs concurrents…
Depuis ce dimanche matin, allez savoir pourquoi, je pense à ces chefs d’entreprises (petites et grandes) qui réussissent en respectant les règles, leurs salariés et leurs concurrents, et qui se demandent si on leur rendra hommage lorsqu’ils disparaîtront, puisqu’il semble couramment admis de rendre hommage à celui qui a toujours flirté avec lois et règlements pour parvenir à ces fins.
Je pense à celles et ceux pour qui « réussir » ne passe pas (seulement) par l’argent et l’avoir, mais par l’éthique et le respect de l’autre, donc par une certaine façon d’être, que l’on attribuait jadis à l’honnête homme.
Je pense à tous ces hommes et femmes politiques, de premier plan comme de second plan, qui exercent leur mandat en conscience et avec honnêteté, au service de l’autre tout en s’opposant, eux aussi, aux assauts de ce que l’on appelle pudiquement l’extrémisme et qui n’est autre que l’héritage des totalitarismes du 20e siècle. A toutes celles et tous ceux pour qui la notion de service public reste une notion très profonde liée à leur conception de la République, à la justice, à la liberté, l’égalité, la fraternité.
Je pense à ces éducateurs sportifs qui apprennent chaque jour aux jeunes sportifs, peut-être stars de demain, le fair play, parce qu’une victoire ne vaut que si elle est acquise sans tricher. Qui apprennent à respecter l’adversaire et non à le dominer de son dédain, mais à le dépasser avant tout en se dépassant soi-même.
Je pense à ces enseignants qui apprennent le civisme aux adultes de demain et ouvrent de grands yeux en entendant l’éloge complaisant du héros moderne admiré et porté aux nues pour son culot et non pour sa sagesse. A ces parents qui apprennent à leur fils à devenir un homme en leur lisant un poème de Kipling : « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie, Et sans dire un seul mot te remettre à rebâtir, Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties, Sans un geste et sans un soupir… »
Je pense enfin aux chanteurs et chanteuses, aux actrices et acteurs qui doivent leur renommée à leur talent et nom à leur simple aura médiatique, qui servent l’œuvre et son auteur plutôt que de se servir de l’œuvre et de son auteur. Aux vrais artistes.