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Takata : les automobilistes face à des choix cornéliens

Changement d'un airbag Takata, dans une concession à Mulhouse (Haut-Rhin), dans une DS3.
Changement d'un airbag Takata, dans une concession à Mulhouse (Haut-Rhin), dans une DS3. | ©Sébastien Bozon – AFP
Reportage

"Ma plus grande peur, c'est qu'on me percute": face au scandale Takata, du nom de ces airbags dangereux, certains automobilistes concernés ont dû renoncer à nombre de déplacements, quand d'autres continuent de rouler malgré le danger.

(AFP)

Angélique Follet, 45 ans, n’a « pas le choix », assure-t-elle. Aide-soignante à Jeumont (Nord), à sept kilomètres de chez elle, elle travaille de nuit. « Il n’y a pas de transports en commun à ces heures-là, le covoiturage est compliqué et, à pied, c’est deux heures de marche », résume-t-elle.

Chaque jour, elle se rend donc au travail au volant de sa Citroën C3, malgré la dangerosité des airbags Takata dont elle est équipée. A cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité, censés protéger les passagers en cas de choc, peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides, et projeter des pièces au visage des conducteurs.

Angélique Follet a en revanche renoncé à certains trajets, comme les visites à sa famille, qu’elle n’a plus vue depuis la réception en juin du courrier l’informant du dysfonctionnement. « Je refuse de prendre le risque avec mes enfants à bord », dit-elle. « Ma plus grande peur, c’est qu’on me percute », ce qui déclencherait l’airbag, lâche-t-elle.

Les airbags défaillants du fabricant Takata ont provoqué au moins 16 décès en Outre-mer et deux en métropole, dont celui d’une mère de famille dont l’airbag avait explosé après un choc. Après un premier rendez-vous pour faire remplacer son airbag, annulé à la dernière minute par manque de pièces début juillet, elle vient, « par miracle » selon ses mots, d’obtenir un nouveau créneau, le 11 août.

"Particulièrement stressant"

Le gouvernement a annoncé mardi que les constructeurs – dont la plupart sont concernés, de Citroën à Volkswagen en passant par Mercedes – devraient fournir à leurs clients immobilisés plus de 15 jours des « solutions de mobilité », telles que des véhicules de remplacement (lire notre article).

Une demande qu’avait faite Anthony Pintaldi dès avril, à la réception d’un premier recommandé lui demandant d’immobiliser sa voiture. « Ils m’ont dit qu’ils n’avaient rien de disponible « pour ce type de problème » et ça m’étonnerait que la décision du gouvernement y change quelque chose. » Actuellement, quelque 1,7 million de véhicules font l’objet en France d’un rappel « Stop drive », qui implique de ne plus rouler avant le remplacement (gratuit) des airbags du véhicule.

Habitant près de Sélestat (Bas-Rhin), M. Pintaldi, 36 ans, se rend au travail sur « une petite moto, une 125 qui dépanne ». Mais pour aller voir sa mère, à 200 kilomètres, il doit prendre sa voiture, une DS3: « C’est particulièrement stressant mais je n’ai pas le choix. » Il n’a toujours pas obtenu de rendez-vous pour faire changer ses airbags. Même problème pour Sylvie Bellard, propriétaire d’une Citroën C3 en Mayenne, placée sur liste d’attente par un garagiste depuis mi-juin. « Ils n’ont reçu que deux airbags en deux mois pour 15 demandes », assure-t-elle.

Même problème pour Sylvie Bellard, propriétaire d’une Citroën C3 en Mayenne, placée sur liste d’attente par un garagiste depuis mi-juin. « Ils n’ont reçu que deux airbags en deux mois pour 15 demandes », assure-t-elle. Même problème pour Sylvie Bellard, propriétaire d’une Citroën C3 en Mayenne, placée sur liste d’attente par un garagiste depuis mi-juin. « Ils n’ont reçu que deux airbags en deux mois pour 15 demandes », assure-t-elle.

"Ma voiture, je n'ai qu'elle"

En attendant, elle utilise « quasiment tous les jours » sa voiture, malgré l’obligation de l’immobiliser. « Ma voiture, je n’ai qu’elle, j’en ai besoin même pour les poubelles », assure cette Mayennaise. Victime il y a quelques mois d’un infarctus, elle doit régulièrement faire jusqu’à 1h30 de route pour consulter des spécialistes. « Je prends le risque de faire trois orphelins à chaque fois que je prends la voiture », essentiellement pour les courses, souffle-t-elle.

Plusieurs mois après avoir appris que sa voiture, une Mokka de 2015, disposait d’airbags Takata, Gwenn Pink, qui habite dans la Marne, n’a toujours reçu aucune communication de la part d’Opel. Or « on ne peut rien faire sans ce courrier », regrette-t-elle. Elle a interdit à son fils, en conduite accompagnée, de prendre le volant. « Je prends le risque de faire trois orphelins à chaque fois que je prends la voiture », essentiellement pour les courses, souffle-t-elle.

Stellantis « a été le premier constructeur à mettre en oeuvre de façon proactive » des mesures de stop drive, a réagi le constructeur automobile. À ce jour, « plus de 81% des 730 000 C3 et DS3 concernées en France ont vu leurs airbags changés », a-t-il assuré.

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